Suite à l'attentat suicide dans la ville de Beledweyne, en Somalie, le bilan est lourd. La police et des témoins font état de dix morts dont plusieurs hauts fonctionnaires locaux. Mais quatre des 16 civils blessés dans l'explosion d'un kamikaze ont succombé à leurs blessures à l'hôpital, a indiqué Mohamud Hassan, un officier de police local.
«Le nombre de personnes décédées dans l'odieux attentat terroriste perpétré, aujourd'hui, à Beledweyne est passé de dix à quatorze», a-t-il déclaré.
La sécurité avait été renforcée à Beledweyne, à 340 km au nord de Mogadiscio, en raison de la tenue prochaine d'élections locales.
«Un combattant martyr shebab est entré dans ce lieu (...) et parmi les tués figurent le gouverneur adjoint de la région d'Hiiran, le chef adjoint des affaires sociales du district de Beledweyne et le chef adjoint des services de renseignement de Beledweyne», ont affirmé les shebab dans un bref communiqué revendiquant l'attentat.
Selon des témoins, l'explosion a ravagé une terrasse du restaurant Hassan Dhiif, où les gens s'étaient rassemblés à la mi-journée pour déjeuner.
Un témoin, Mahad Osman, a indiqué avoir vu les corps de plusieurs morts et que de nombreuses victimes avaient été emmenées à l'hôpital local. «Beaucoup de gens attendaient d'être servis lorsque l'explosion s'est produite», a-t-il indiqué en décrivant la scène de sanglant chaos qui a suivi.
Dans un autre incident samedi, une personne a été tuée et six autres blessées lorsqu'une bombe a explosé dans un salon de thé à Bosaso, la capitale économique de l'Etat du Puntland, dans le nord du pays, a indiqué la police. Cette explosion n'a pas encore été revendiquée.
La Somalie, et particulièrement sa capitale Mogadiscio, ont été, ces dernières semaines, le théâtre de multiples attaques pour la plupart revendiquées par le mouvement djihadiste des shebab, lié à Al-Qaïda, et toujours très implanté dans les zones rurales.
Les shebab, qui combattent le fragile gouvernement central, ont été chassés de Mogadiscio en 2011 après une offensive de la force de l'Union africaine, mais ils contrôlent toujours de vastes parties du pays.
Selon le dernier calendrier électoral, l'élection de la chambre basse du parlement fédéral devait s'achever d'ici le 25 février, avec plus d'un an de retard.
Un conflit oppose le président Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, au premier ministre Mohamed Hussein Roble au sujet des retards répétés pris dans le processus électoral, qui inquiètent les bailleurs de fonds internationaux de la Somalie.
Les élections en Somalie suivent un modèle indirect complexe, dans lequel les députés des États et les délégués des clans choisissent les représentants du parlement national, qui à leur tour désignent le président de la République.
Le vote pour la chambre haute s'est achevé l'année dernière, tandis que les délégués des clans ont jusqu'à présent élu 159 des 275 députés qui siègent à la chambre basse.
Les États-Unis ont appelé vendredi les dirigeants somaliens à organiser les élections d'une «manière crédible et transparente» d'ici le 25 février. «Les États-Unis demanderont des comptes à ceux qui font obstruction au processus ou le compromettent», selon le texte. (ats/myrt)