Les Etats-Unis auraient appris mercredi que le chef du groupe de mercenaires Wagner, Evguéni Prigojine, préparait une rébellion contre les autorités russes. Pourtant, malgré la menace d'une guerre civile en Russie, les Etats-Unis n'ont pas révélé l'information.
CNN révèle que les services de renseignement américains pensent qu'Evguéni Prigojine planifiait sa rébellion depuis un certain temps, sans pour autant savoir quel serait son but ou comment se déroulerait la mutinerie.
Le moment où les Etats-Unis ont eu l'information n'est pas clair. Les services de renseignement américains ont toutefois eu des réunions le mercredi, soit deux jours avant l'annonce de Prigojine.
Les Etats-Unis et l'Occident auraient remarqué les préparations du chef du groupe Wagner, notamment le rassemblement d'armes et de munitions, indique CNN en citant des personnes proches des services de renseignement. Le New York Times démontre également que les services secrets étasuniens étaient au courant de l'imminence de la rébellion.
Selon le New York Times, le manque de réaction s'explique par la crainte que Poutine accuse l'Occident d'avoir organisé un coup monté. Par ailleurs, il n'était pas dans l'intérêt des Etats-Unis de prévenir le Kremlin et d'ainsi lui éviter de faire face à l'humiliation subie suite à la rébellion du groupe Wagner, même si la perspective d'un chaos interne dans une Russie détenant l'arme nucléaire n'était pas réjouissante.
Des sources proches des services de renseignement américain ont informé CNN que l'Occident se montre mesuré dans ses réactions à la situation toujours par crainte de Poutine. Le président russe pourrait en effet utiliser l'implication de l'Occident comme prétexte pour se réarmer.
En parallèle, le président Joe Biden s'est entretenu avec les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Tous ont réaffirmé leur «soutien indéfectible à l'Ukraine», selon un communiqué de la Maison-Blanche, cité par CNN. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a quant à lui «réitéré que le soutien des Etats-Unis à l'Ukraine ne changerait pas», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.