La série Netflix Mon petit renne est actuellement le contenu le plus visionné de la plateforme. Cette histoire était au départ un one-man-show primé écrit par Richard Gadd en 2019, avant d'être adapté en minisérie.
La série réalisée et interprétée par Richard Gadd est autobiographique, puisque celui-ci raconte la terrible histoire de harcèlement qu'il a vécue. Renommé Donny, le personnage principal, se retrouve du jour au lendemain harcelé par Martha, également renommée pour la fiction, tombée éperdument amoureuse de lui. Ces faits se sont déroulés en 2013, lorsque l'acteur était âgé de 20 ans. Martha avait alors le double de son âge.
Durant cette période, Martha lui a adressé 4171 mails, 350 heures de messages sur son répondeur, 744 tweets, 46 messages sur Facebook répartis sur 4 faux comptes ainsi que 106 pages de lettres manuscrites.
Les malheurs de Richard Gadd ne s'arrêtent pas là, puisque durant la même période, le jeune humoriste aurait été agressé sexuellement par un auteur de comédies télévisées, lui aussi renommé pour l'occasion.
Si la série fait le choix de l'auto-fiction avec une fin réécrite, Richard Gadd avoue en réalité ne pas savoir ce que la vraie «Martha» est devenue.
Les faits divers sordides adaptés en documentaire ou en fiction ont toujours passionné les abonnés de la plateforme. En mettant des noms fictifs pour dépeindre les agresseurs de Richard Gadd, la série a engendré nombre de spéculations de la part des téléspectateurs, qui ont commencé à rechercher l'identité réelle des personnages.
À tel point que les soupçons quant à l'agresseur réel de Richard Gadd, renommé Darrien O'Connor dans la série, se sont portés sur le réalisateur britannique Sean Foley, avec qui Richard a collaboré.
La polémique a tellement enflé que l'humoriste a demandé aux téléspectateurs de cesser leur chasse aux sorcières :
— sean foley (@SeanFoleyJ) April 23, 2024
Quant au personnage de Martha, interprété par Jessica Gunning, celui-ci est tellement éloigné de la réalité pour les besoins de la série «que la vraie Martha elle-même aurait du mal à se reconnaître», explique Richard Gadd.
Cependant, Internet et les réseaux sociaux étant ce qu'ils sont, les spéculations se sont portées sur une certaine F. (nous ne mettons pas ici le nom complet, pour protéger son identité). A tel point que de faux comptes empruntant son nom fleurissent sur les réseaux, avec des soi-disant vidéos d'elle, évidemment invérifiables.
Le créateur et interprète de la série lui-même ne sait pas où se trouve la véritable Martha aujourd'hui, puisque celle-ci avait fait l'objet d'une mesure d'éloignement. Elle n'a jamais été incarcérée, car Richard Gadd, éprouvant de l'empathie à son égard, ne voulait pas punir «quelqu'un de vulnérable et en détresse mentale».