Ce n'était pas un déplacement facile pour la Suisse, dont plusieurs joueurs ont encore de la famille et des attaches au Kosovo. La charge émotionnelle a-t-elle pesé? Toujours est-il qu'après le nul insensé (2-2) concédé en toute fin de match contre la Roumanie, en juin dernier à Lucerne, la Nati a commis les mêmes erreurs, pour obtenir le même résultat (2-2).
C'était un « match bizarre, a bredouillé le capitaine Granit Xhaka. Faible vitesse, peu de duels, ça n'avait pas l'air d'un match de qualification. Toute la semaine a été étrange, il y a eu aussi un manque de vitesse à l’entraînement et nous avons joué exactement de la même façon en match.»
Sur une pelouse en vilain état, la Suisse a cru se mettre rapidement à l'abri en ouvrant le score dès la 14e minute par Remo Freuler, auteur d'une magnifique reprise sur un centre d'Edimilson Fernandes.
Mais passée sa domination initiale, l'équipe de Murat Yakin s'est assoupie. Elle a gentiment perdu le contrôle de la rencontre et laissé le Kosovo exprimer sa vitesse dans la profondeur, avec plusieurs situations dangereuses. La Suisse, lente et suffisante, peut même s'estimer heureuse de n'avoir pas concédé l'égalisation avant la pause.
C'est arrivé un peu plus tard, à la 65e minute, par la tête de Vedat Muriqi, dans une défense helvétique arrêtée et dispersée. C'est à nouveau Freuler qui, peu avant la 80e minute, a cru mettre la Suisse à l'abri d'un tir dévié par Rrahmani. Mais Muriqi a encore égalisé, très logiquement, dans la dernière minute du temps additionnel (95e).
Murat Yakin avait créé la surprise en titularisant Fabian Schär à la place de Nico Elvedi, pour créer une paire 100% «anglaise» avec Manuel Akanji. L'expérience aura peu convaincu, tant la Suisse a également souffert dans le jeu aérien.
Homme du match, Remo Freuler semblait particulièrement dépité à l'interview:
Et Freuler de développer: «Il nous restait dix secondes pour pousser le ballon jusqu'au poteau de corner et jouer un peu plus intelligemment. Nous pouvions tranquillement défendre le 2-1. Et non nous exposer bêtement à une contre-attaque. Globalement, nous avons manqué de rythme et d'intensité, mais nous sommes connus pour gagner des matchs comme celui-ci.»