La semaine dernière, watson vous apprenait que Steve von Bergen n'accompagnerait plus David Lemos au commentaire des matchs de l'équipe de Suisse.
Nous avions alors contacté la chaîne publique pour lui demander de nous dresser le profil idéal pour le poste, après quoi nous vous avions soumis, chers lecteurs, une liste de huit candidats crédibles. Et c'est Léonard Thurre qui est sorti en tête de ce sondage (407), juste devant Johan Djourou (392).
Bonjour Léonard Thurre, c'est watson au téléphone.
(Il éclate de rire et coupe.) Je vois déjà où vous voulez en venir, c'est vous qui avez fait l'article sur le départ de Steve von Bergen et le sondage sur celui qui pourrait le remplacer.
Exactement! Et vous arrivez en tête de ce sondage, qui a réuni près de 1600 votants.
Dont 1500 de ma famille, c'est ça?! (Il se marre.)
Même pas! C'est simplement un élan populaire qui vient du cœur. Ça vous fait plaisir?
Oui, très plaisir. Mais il ne faut pas oublier que ça fait longtemps que j'exerce cette activité de consultant. La première fois, c'était en 2006 et j'étais encore joueur. J'étais en plateau pour le match entre la Suisse et les Pays-Bas. Depuis, je n'ai jamais arrêté. C'est même devenu une passion.
Avez-vous déjà été aux commentaires?
Oui, c'est arrivé aussi. Beaucoup moins souvent, mais je l'ai fait avec Pascal Droz, Pierre-Alain Dupuis, Philippe von Burg et même David Lemos, pendant la Coupe du monde 2018.
Remplacer Steve von Bergen, ça vous intéresse?
Avant que Steve ne prenne sa retraite sportive en 2019, la RTS m'avait proposé le poste mais je n'avais pas eu la possibilité de le prendre pour des raisons professionnelles, je travaillais en tant que scout pour le Lausanne-Sport.
Il arrive parfois que des opportunités se présentent deux fois.
Oui c'est vrai et tout m'intéresse avec la RTS, je suis à la disposition de la chaîne, mais ce n'est pas à moi de le décider. Vous citiez Johan dans votre sondage et son profil est différent du mien. Il est encore proche des joueurs, comme Steve l'a été. S'il est choisi, il aura certainement des infos que je n'aurai pas, car j'ai une demi-génération d'écart et ça fait quatorze ans que j'ai arrêté ma carrière pro. Cela dit, je suis toujours de très près le football, évidemment.
Vous avez huit sélections en équipe de Suisse. Vous sentiriez-vous assez légitime en tant que consultant de la Nati?
Je pense que oui. J'interviens depuis longtemps en plateau et j'ai une expérience, même si elle n'est pas énorme, en équipe nationale. Mais encore une fois: ce n'est pas à moi de dire si le poste est fait pour moi ou non ni si je serais meilleur qu'un autre.
A quoi ressemble votre vie aujourd'hui? Vous êtes toujours scout pour le FC Saint-Gall?
Non, je ne le suis plus. J'avais eu un mandat de quelques mois surtout pour regarder les matches en Suisse romande. J'ai fait un CAS en politique et management du sport à l'Université de Lausanne (Unil) pendant la pandémie. J'ai désormais d'autres projets qui se mettent en place. Il faudra voir.
Les attaquants ont une réputation d'individualistes, quand ils ne sont pas égoïstes. L'ex-buteur peut-il avoir assez d'empathie et d'intérêt pour les autres pour faire un bon co-commentateur?
Oui. Je pars du principe que tous les avis, toutes les sensibilités, sont intéressantes. Il faut être sincère et authentique. À partir de là, la position que vous occupiez sur le terrain importe peu.
Il faut aussi être patriote, surtout quand on commente l'équipe nationale. L'êtes-vous?
Ah, bien sûr! Je suis très fier d'être Suisse. Vous savez, j'ai grandi à une époque où on disait que la Nati avait un petit complexe d'infériorité quand elle affrontait l'Allemagne ou la France. Ça m'agaçait, je trouvais qu'il n'y avait pas de raison.
Aujourd'hui, ce complexe a disparu.
Oui. Notre équipe est belle et forte, surtout avec la nouvelle génération et des attaquants comme Okafor ou Vargas. Historiquement, la Suisse n'a jamais eu de problèmes à trouver de bons gardiens ni de bons joueurs défensifs, mais elle a parfois manqué de milieux offensifs et de buteurs. Ce n'est plus le cas, et on a de vraies raisons de se réjouir.
Dites-nous une dernière chose: vous êtes beau, toujours élégant, vous passez bien à l'écran. N'est-ce pas un peu dommage de vous placer derrière un micro?
Ah! (un peu gêné) C'est votre avis. Ce qui est sûr, c'est que je ne fais pas ce rôle de consultant pour me montrer, mais pour vivre le football, partager mon avis. Et puis tant qu'à passer à la télévision, autant s'habiller correctement!