Pour les joueurs de tennis, voyager n'est pas toujours de tout repos. On se souvient par exemple de Gaël Monfils, il y a quelques années, qui avait publié une vidéo dans laquelle il montrait toutes ses raquettes fracassées dans le sac au moment de les récupérer à l'aéroport.
Ce samedi, l'Argentin Thiago Tirante, actuel 135e mondial, a raconté une autre mésaventure vécue dans un aéroport. Celui de Cancun, au Mexique. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il en a très gros sur la patate. Dans sa story Instagram, il va même jusqu'à accuser les forces de l'ordre locales de «corruption» et dénonce «un abus d'autorité inacceptable».
Après avoir perdu au premier tour du Masters 1000 de Cincinnati vendredi, l'Argentin est arrivé à Cancun samedi, où il va disputer un tournoi Challenger (deuxième division mondiale), comme le fait savoir le site Tennis Temple. Le Sud-Américain explique que dès son arrivée à l'aéroport avec ses valises, il a été pris à part par des membres de la sécurité, qui ont ouvert ses bagages.
«Ils ont trouvé des rouleaux de cordage pour ma raquette, mon outil de travail», précise Thiago Tirante. Autant dire qu'il ne s'agit pas d'objets illégaux, mais ce sont pourtant eux qui ont causé tant de soucis au tennisman. Il poursuit son récit:
Le joueur de 24 ans précise que ces membres des forces de l'ordre ont justifié cette taxe avec le fait que ces bobines de cordage ne sont pas considérées comme des «bien personnels».
Pourtant, une page web du gouvernement mexicain précise que les voyageurs qui entrent dans le pays ont le droit d'amener «deux sets d'équipement sportif personnel dans leurs valises», qui sont «exonérés de taxes». Une définition vague mais à laquelle appartiennent, à première vue, des cordages de raquette.
En plus, cette liste de produits non taxés – qui va de la perceuse à la tente de camping, en passant par le rétroprojecteur et donc l'équipement de sport – ne fait aucune distinction entre un usage privé ou professionnel.
Mais là où la sécurité de l'aéroport de Cancun peut trouver une faille (et, du coup, un moyen de faire payer les voyageurs), c'est le nombre maximum autorisé d'objets. Dans le cas des équipements de sport, il est précisé que deux sont acceptés. Reste donc à savoir combien de bobines de cordage transportait Thiago Tirante et aussi comment la sécurité compte les objets (par exemple un t-shirt vaut-il déjà pour un équipement entier, ou alors est-il considéré seulement comme une partie d'un équipement?).
«Apporter plus que ces limites peut entraîner le paiement de droits de douane de 19 % sur la valeur estimée des articles excédentaires», informe The Trip Group, site web spécialisé dans les voyages.
C'est ce qu'ont donc visiblement imposé les forces de l'ordre de l'aéroport de Cancun au tennisman argentin. Elles ont ainsi interprété cette loi de manière à en tirer profit au maximum.
Beaucoup y verront sans doute une pratique mesquine, voire de la «corruption» pour reprendre les mots de Thiago Tirante. Mais il n'est vraiment pas certain que la sécurité des aéroports mexicains puissent refaire ce coup à chaque fois: on les imagine mal, par exemple, contrôler avec autant de zèle toutes les équipes nationales de foot qui viendront jouer des matchs au Mexique lors de la prochaine Coupe du monde en 2026.
Et pas sûr que ces footballeurs acceptent de payer docilement des taxes pour une chaussette ou un ballon de trop...