Le procès de l'essayiste franco-suisse d'extrême droite Alain Soral pour homophobie s'ouvre mercredi à 10h00 devant le Tribunal de police de l'arrondissement de Lausanne.
De son vrai nom Alain Bonnet, 64 ans et domicilié à Lausanne depuis octobre 2019, Alain Soral a été reconnu coupable de diffamation et de discrimination ou incitation à la haine par ordonnance pénale du Ministère public cantonal au printemps dernier. Il s'en était pris à une journaliste de La Tribune de Genève et 24 Heures ayant publié un article à son sujet en août 2021.
Outre les trois mois de prison ferme, le pamphlétaire a aussi été condamné à 1500 francs de jours-amende et à 1950 francs de frais de justice. Or il a fait recours contre cette sanction, d'où le procès cette semaine devant la justice vaudoise. Un procès qui sera aussi le théâtre du dernier réquisitoire du procureur général Eric Cottier avant son départ à la retraite.
Cette condamnation a fait suite à des propos tenus par Alain Soral dans une vidéo publiée sur le site internet de son association Egalité et Réconciliation (E&R). Il y avait tenu un discours homophobe envers la journaliste en raison de ses articles publiés dans les deux journaux lémaniques, la traitant notamment de «grosse lesbienne» et «militante queer», insinuant que ce dernier terme voulait dire «désaxé».
La journaliste avait déposé une plainte pénale en septembre 2021. Le procureur général vaudois Eric Cottier a estimé qu'Alain Soral cherchait à «éveiller» un sentiment homophobe auprès de son public.
Sa déclaration avait pour but de diffuser «du mépris à l'encontre de la plaignante en tant que lesbienne et plus largement à l'encontre des membres de la communauté homosexuelle». (ats/jch)