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Nestlé risque très gros pour de l'eau polluée

Nestlé risque très gros pour de l'eau polluée

Les coupes sont justifiées par l'arrêt de la commercialisation de la marque Vittel en Allemagne et en Autriche. (Archives)
Keystone
Une enquête publiée mardi en France a révélé comment l'eau en bouteille d'au moins un tiers des marques d'eau avait été purifiée dans le plus grand des secrets et en toute illégalité des années durant. Une usine vaudoise est concernée.
02.02.2024, 23:4503.02.2024, 09:51
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Le filtrage de l'eau d'Henniez a été caché durant des années par Nestlé Waters, selon l'Office de la consommation (OFCO) du Canton de Vaud. L'installation de filtration à charbon actif dans l'usine vaudoise, interdite, a été découverte en 2020. Elle a été retirée fin 2022 et tout est désormais conforme aux dispositions légales en vigueur:

«Le procédé de dépollution non autorisé pour l'eau minérale était en place depuis plusieurs années, mais nous a été sciemment caché lors de nos contrôles, aussi bien sur la documentation mise à disposition que physiquement sur le site. Les autorités fédérales (OSAV) ont été informées dans le même temps».
Déclaration de l'OFCO

Une dénonciation pénale est-elle possible? «De manière générale, lorsqu'une infraction est constatée, nous prononçons une contestation et imposons des mesures correctives. Des émoluments sont également perçus. Suivant la gravité de la faute, qui s'évalue de cas en cas, nous pouvons dénoncer pénalement l'infraction», répondent les services du chimiste cantonal vaudois.

Pas de danger

Comme l'a reconnu Nestlé Waters jeudi, l'OFCO confirme avoir «procédé à la vérification du retrait de cette installation», fin 2022. A sa connaissance, "cette eau minérale naturelle, compte tenu des mesures prises par Nestlé Waters est à ce jour conforme aux dispositions légales en vigueur. Aucun danger donc pour les consommateurs:

«L'adsorption sur charbon actif n'a pas d'effet sur la minéralité des eaux traitées, mais a pour but l'élimination de certaines substances organiques»
Communiqué de l'OFCO

Tout en passant aux aveux, Nestlé avait précisé que «la sécurité alimentaire et la qualité de nos eaux minérales ont toujours été garanties et restent assurées. Nous avons toujours préservé la composition minérale unique de nos eaux telle qu’elle figure sur les étiquetages».

Vaste enquête en France

Une enquête conjointe du Monde et de Radio France publiée mardi a révélé comment l'eau en bouteille d'au moins un tiers des marques d'eau françaises avait été purifiée dans le plus grand des secrets et en toute illégalité des années durant. Les autorités de l'Hexagone ont assuré dans la foulée «qu'aucun risque sanitaire lié à la qualité des eaux embouteillées n'a été identifié à ce stade».

Sécurité alimentaire versus tromperie commerciale, un parquet français a tranché mercredi dernier. Le procureur d'Epinal (est) a en effet ouvert une enquête pour tromperie.

Prenant les devants, la multinationale avait d'ailleurs indiqué lundi avoir informé en 2021 les autorités françaises avoir recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales. Même si ces traitements «ont toujours eu pour objectif de garantir la sécurité alimentaire», ils «ont mené l'entreprise à perdre de vue l'enjeu de conformité réglementaire», expliquait le numéro un mondial de l'eau minérale.

Issue d'une directive européenne, la réglementation interdit toute désinfection des eaux minérales qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique, contrairement à l'eau du robinet qui est, elle, désinfectée avant de devenir potable. Une réglementation dont l'interprétation exclut les traitements ultraviolets et les filtres au charbon actif, auxquels a eu recours Nestlé Waters. (ats/jch)

Il saute de 40 mètres dans de l’eau glacée
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