Le filtrage de l'eau d'Henniez a été caché durant des années par Nestlé Waters, selon l'Office de la consommation (OFCO) du Canton de Vaud. L'installation de filtration à charbon actif dans l'usine vaudoise, interdite, a été découverte en 2020. Elle a été retirée fin 2022 et tout est désormais conforme aux dispositions légales en vigueur:
Une dénonciation pénale est-elle possible? «De manière générale, lorsqu'une infraction est constatée, nous prononçons une contestation et imposons des mesures correctives. Des émoluments sont également perçus. Suivant la gravité de la faute, qui s'évalue de cas en cas, nous pouvons dénoncer pénalement l'infraction», répondent les services du chimiste cantonal vaudois.
Comme l'a reconnu Nestlé Waters jeudi, l'OFCO confirme avoir «procédé à la vérification du retrait de cette installation», fin 2022. A sa connaissance, "cette eau minérale naturelle, compte tenu des mesures prises par Nestlé Waters est à ce jour conforme aux dispositions légales en vigueur. Aucun danger donc pour les consommateurs:
Tout en passant aux aveux, Nestlé avait précisé que «la sécurité alimentaire et la qualité de nos eaux minérales ont toujours été garanties et restent assurées. Nous avons toujours préservé la composition minérale unique de nos eaux telle qu’elle figure sur les étiquetages».
Une enquête conjointe du Monde et de Radio France publiée mardi a révélé comment l'eau en bouteille d'au moins un tiers des marques d'eau françaises avait été purifiée dans le plus grand des secrets et en toute illégalité des années durant. Les autorités de l'Hexagone ont assuré dans la foulée «qu'aucun risque sanitaire lié à la qualité des eaux embouteillées n'a été identifié à ce stade».
Sécurité alimentaire versus tromperie commerciale, un parquet français a tranché mercredi dernier. Le procureur d'Epinal (est) a en effet ouvert une enquête pour tromperie.
Prenant les devants, la multinationale avait d'ailleurs indiqué lundi avoir informé en 2021 les autorités françaises avoir recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales. Même si ces traitements «ont toujours eu pour objectif de garantir la sécurité alimentaire», ils «ont mené l'entreprise à perdre de vue l'enjeu de conformité réglementaire», expliquait le numéro un mondial de l'eau minérale.
Issue d'une directive européenne, la réglementation interdit toute désinfection des eaux minérales qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique, contrairement à l'eau du robinet qui est, elle, désinfectée avant de devenir potable. Une réglementation dont l'interprétation exclut les traitements ultraviolets et les filtres au charbon actif, auxquels a eu recours Nestlé Waters. (ats/jch)