Après le piratage, Rolle agit mais d'autres communes sont menacées
Le 20 août dernier, watson révélait que la commune vaudoise de Rolle avait été victime d'un piratage informatique. Un groupe criminel connu sous le nom de Vice Society avait publié sur le darknet une grande quantité de données, parfois confidentielles.
Pour Claudine Wyssa, présidente de l'Union des Communes vaudoises (UCV), l'ampleur du piratage informatique de Rolle est «gravissime». Et reconnaît que certaines communes sont en retard en matière de cybersécurité. Elle poursuit: «Ce qui m'a choqué ce n'est pas vraiment que la commune ait été piratée, mais plutôt que les milliers de données aient été publiées sur le darknet», poursuit celle qui est aussi syndic de Bussigny.
Le piratage de Rolle aura quand même eu le mérite de «réveiller» certaines communes. «Il y a un an, lorsque nous avons proposé des outils spécifiques pour lutter contre les attaques informatiques, le succès n'était pas vraiment au rendez-vous. Or, depuis quelques jours, des communes nous contactent pour avoir plus d'informations».
«Le cas de Rolle n'est pas étonnant»
Contacté, le service informatique de la ville de Genève se dit «pas étonné» de l'affaire. «Il semblerait que la commune n'était pas du tout outillée pour prévenir ce genre de risque», pointe Félicien Mazzola, en charge du département de la transition numérique de la ville.
Pour éviter ce genre de problème, la ville de Genève explique mener des campagnes de sensibilisations depuis trois ans. Le but? Montrer aux collaborateur la manière dont se font les intrusions informatiques pour les éviter au maximum.
Des communes plus exposées que d'autres
Les communes sont-elles insuffisamment armées contre le risque de cyberattaque? «Certaines sont plus exposées que d'autres car moins bien préparées. D'autres prennent le problème plus au sérieux et investissent dans ce domaine», répond Gisela Kipfer, du centre national pour la cybersécurité (NCSC).
Rolle prend des mesures
Mercredi 25 août, la municipalité de Rolle a admis avoir manqué à ses devoirs. Interrogée plus tôt par le quotidien 24 heures, la syndique Monique Choulat Pugnale affirmait qu'il s'agissait juste d'une «faible attaque».
Six jours après la révélation de l'affaire, la commune adopte un tout autre discours:
Monique Choulat Pugnale a annoncé de nouvelle mesures de précaution. A savoir, notamment:
- La mise en place d'une taskforce dédiée au suivi attentif de ce dossier avec des représentants de la commune, du Canton de Vaud et de la Confédération, ainsi que des experts informatiques
- La mise en place d'une helpline, proche de la taskforce et accessible de tous, pour une durée d'une année
- Un programme de prévention ciblé sur la cyber criminalité pour les collaborateurs et l’actualisation de la charte informatique.