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Déjà mis à mal par la pandémie, les fitness suent face au certif Covid

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Image: Shutterstock

«La catastrophe!» Les fitness suent face au certif Covid

Des clients qui hésitent à se réabonner, des non-vaccinés mécontents et des patrons obligés de chercher des petits boulots pour survivre. Les fitness romands souffrent à cause de la pandémie. Introduit il y a deux semaines, le certificat Covid n'a rien arrangé.
28.09.2021, 06:0528.09.2021, 19:37
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«C'est le désert. Il y avait déjà beaucoup d'adhérents qui ne venaient plus depuis le début de la pandémie, mais il y a encore moins de monde avec le certificat Covid», déplore Alain Amherd, responsable romand de la fédération suisse des centres de fitness et de santé.

«Depuis 18 mois, on a été pointés du doigt comme des lieux de contaminations. Maintenant, les gens ont peur»
Alain Amherd, responsable romand de la fédération suisse des centres de fitness et de santé

Depuis deux semaines et la décision du Conseil fédéral de rendre le pass obligatoire dans les fitness, celui qui gère un établissement à Givisiez (FR) a vu la situation se tendre avec ses clients: «Vis-à-vis d'eux, ce sont nous les méchants, alors que nous n'étions pas d'accord avec la décision des autorités. Parfois, ça dégénère, j'ai eu des menaces, des insultes.»

La peur de s'engager

Le responsable est pourtant bien obligé d'appliquer les mesures et d'en subir les conséquences. Car il l'assure, contrairement à certaines idées reçues, les fitness ne se réjouissent pas que leurs clients ne mettent plus les pieds à la salle une fois qu'ils ont payé leur cotisation. «Quelqu'un qui ne vient pas s'entraîner ne va pas renouveler son abonnement», rappelle Alain Ahmerd.

Parce que le fitness, on en a besoin...

Et c'est bien là toute la difficulté actuelle pour les professionnels du domaine. Échaudés par les nombreuses fermetures, les clients hésitent à s'engager à nouveau. «Un habitué non-vacciné m'a dit que c'était la troisième fois qu'il ne pouvait plus venir s'entraîner. Il préfère installer du matériel chez lui, et je le comprends.»

«Avec l'incertitude ambiante, les clients n'osent pas renouveler, ils ont peur qu'on referme encore»
Sébastien*, proriétaire de plusieurs fitness

Propriétaire de plusieurs fitness dans le canton de Fribourg, Sébastien* regrette d'ailleurs que le Conseil fédéral ne prenne pas davantage en compte les spécificités de chaque branche au moment d'attribuer les aides:

«Depuis le début, les restaurants et les fitness sont dans le même panier, alors que ce n'est pas du tout comparable. Un bistrot, il ouvre et il peut directement faire du chiffre d'affaires. Alors que pour nous, c'est impossible. Un abonnement de fitness, c'est un engagement sur le moyen ou le long terme.»

Lui a perdu près de 50% de son chiffre d'affaires, alors que les aides financières ne couvrent que 20%. Le Fribourgeois a d'ailleurs dû fermer l'un de ses établissements pour permettre aux autres de perdurer. Mais ce sacrifice ne l'a pas empêché de «galérer» durant la pandémie:

«J'ai vécu avec 2000 francs par mois. J'ai dû trouver un poste d'agent de sécurité à côté pour survivre»
Sébastien, proriétaire de plusieurs fitness

Sébastien espère que les restrictions seront levées avant la fin de l'année. «Cela nous permettrait de nous rattraper début 2022. Sinon, cela va vraiment être la catastrophe.»

Comment faire revenir
les sportifs?

Gérant des fitness Let's Go de Neuchâtel et de Cortaillod (NE), Geoffrey Tock estime avoir perdu environ 20% de sa clientèle depuis l'instauration du certificat Covid. De quoi aggraver encore un peu plus la baisse de fréquentation liée à la pandémie. Et ce n'est peut-être qu'un début: «Pour l'instant, les tests sont encore gratuits, mais il faudra voir où on en est fin octobre.»

«En ce moment, il n'y a qu'une seule personne dans le fitness...»
Geoffrey Tock, gérant des fitness Let's Go de Neuchâtel et Cortaillod

À ses yeux, une grande question se pose pour la suite: comment faire revenir les gens? «Ils ont pris d'autres habitudes: soit ils ont installé du matériel à la maison, soit ils ont commencé une autre discipline. Je crains une vraie perte de motivation.»

Du côté de Romanel-sur-Lausanne, Oliver Diserens, directeur du Green Club, confirme la baisse de fréquentation depuis le début de la pandémie. S'il reconnaît que certains de ses habitués sont très frustrés de ne plus avoir accès au fitness, faute de certificat Covid, le responsable souligne tout de même que les vaccinés sont contents de ne plus avoir besoin du masque au sein du club.

«Les différentes périodes de fermeture ont aussi permis à certains de prendre conscience des bienfaits du fitness»
Oliver Diserens, directeur du Green Club

Lui préfère se montrer confiant pour l'avenir. «Ce ne sera peut-être plus comme avant, mais c'est à nous de nous adapter. Avec l'augmentation du télétravail, on pourrait, par exemple, donner la possibilité aux membres de suivre leur cours en direct depuis chez eux quand ils ne vont pas au bureau.»

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