Le manque d’enseignants persiste en Suisse, et il faudra encore des années pour résoudre le problème, notamment grâce à des augmentations de salaire.
Sans remplaçants, il n’est désormais plus possible de faire tourner les écoles. Parmi les difficultés figurent la hausse du nombre d’élèves et les prochaines vagues de départs à la retraite. Certains aspect permettent toutefois de garder espoir. Pour Dagmar Rösler, enseignante au primaire et présidente de la Fédération suisse des enseignants (LCH), il y a plusieurs raisons pour lesquelles davantage de personnes choisissent ce métier.
Il y a notamment les nouvelles offres attractives des hautes écoles pédagogiques pour les personnes en reconversion, tout comme la médiatisation du manque d’enseignants et les bonnes perspectives d’emploi. «Les enseignants peuvent actuellement choisir leur poste», souligne-t-elle.
L’augmentation du nombre d’étudiants en pédagogie est très encourageante, ajoute Dagmar Rösler. Elle insiste:
Parmi les leviers qui permettent de résoudre la crise, figure toujours la question salariale. En 2025, plusieurs cantons ont à nouveau relevé les salaires annuels de plus de 1000 francs, selon les niveaux scolaires.
Reste la question clé, combien touchent réellement les enseignantes et enseignants selon les cantons, et quelles sont les différences? Presque partout, les rémunérations ont été revues à la hausse cet été.
Comme elles sont structurées en classes de salaire, les rémunérations des enseignants se prêtent mieux à la comparaison que dans d’autres secteurs, même s’il existe des exceptions (voir encadré).
A l’école enfantine, soit les deux premières années HarmoS, ce sont à Genève et à Zurich que les enseignants perçoivent les salaires les plus élevés. Avec près de 100 000 francs, ils gagnent au minimum quelque 15 000 francs de plus que dans le reste du pays. A Zurich toutefois, les enseignants qui assument seuls une classe n’atteignent souvent «seulement» qu’un pourcentage moyen de travail de 88%. Les moins bien rémunérés se trouvent dans le canton des Grisons, où le salaire s’élève à 62 920 francs.
En 2025, les cantons de Neuchâtel et d’Appenzell Rhodes-Intérieures ont accordé des augmentations salariales d’environ 1500 francs par an. Les enseignants de maternelle de ces cantons restent toutefois relativement moins bien rémunérés que leurs collègues ailleurs en Suisse.
Au niveau primaire, le canton de Genève arrive également en tête. Contrairement à de nombreux autres cantons, les enseignants du primaire n’y ont pas bénéficié d’augmentation en 2025.
En queue de classement figure le canton d’Obwald, où les salaires sont identiques à ceux de l’école enfantine.
C’est à Neuchâtel que les enseignants ont obtenu la plus forte augmentation en 2025.
Pour le secondaire, Genève occupe une nouvelle fois la première place. Dès leur première année, les enseignants y touchent près de 110 000 francs. Genève avait ravi ce classement à Zurich en 2023. Les cantons romands avaient alors relevé les salaires d’entrée de plus de 11 000 francs annuels.
En queue de classement figurent Obwald et Nidwald, où aucune augmentation n’a été accordée en 2025.
De manière générale, en 2025 les augmentations de salaire ont été limitées. C’est de nouveau à Neuchâtel et à Appenzell Rhodes-Intérieures que la progression a été la plus marquée. Dans ces deux cantons, les enseignants du secondaire perçoivent désormais plus de 100 000 francs par an.
Au niveau des gymnases, ce sont les enseignants du canton de Zoug qui perçoivent les salaires les plus élevés. Genève se retrouve cette fois seulement au 7e rang du classement.
A Saint-Gall, la rémunération a augmenté de 5161 francs en 2025 par rapport à l’année précédente. Le canton reste certes dans le tiers inférieur du classement des salaires des enseignants de gymnase, mais franchit un pas important.
Regardons aussi les salaires des enseignants dans les écoles professionnelles et les écoles de maturité professionnelle, mais uniquement dans les cantons alémaniques. Aucune donnée n’est disponible pour Appenzell Rhodes-Intérieures, où il n’existe pas d’écoles de ce type.
La comparaison est par ailleurs un peu plus délicate à ce niveau, car il existe parfois davantage de catégories que celles prises en compte dans l’évaluation (voir encadré ci-dessous).
Les enseignants des écoles professionnelles du canton de Zurich perçoivent le meilleur salaire de départ. Viennent ensuite leurs collègues des Grisons, de Zoug et d’Uri. En bas du classement figurent Bâle-Ville et Glaris.
Les hausses de salaire les plus marquées à ce niveau ont été enregistrées dans les cantons de Bâle-Ville, Schaffhouse et Zurich. Le canton le plus peuplé confirme ainsi sa position de leader.
Ce qui vaut pour les écoles professionnelles s’applique aussi aux écoles de maturité professionnelle. Ici, la comparaison est également plus difficile.
En tête du classement, rien ne change, Zoug devance Zurich d’environ 3000 francs.
Là encore, ce sont Bâle-Ville, Schaffhouse et Zurich qui ont procédé aux plus fortes augmentations pour 2025.