A l’instar du groupe Volkswagen passé maître dans l’adaptation d’une même plateforme à chacune de ses marques tout en conservant les particularismes de chacune d’elles, le groupe Hyundai adapte sa – très bonne – plateforme électrique e-GMP à l’entier des siennes. Afin de vivre une expérience unique à bord de chacun des modèles aux dessous communs, Hyundai propose la simplicité et les aspects pratiques, Kia la sportivité et Genesis le luxe. Nouvelle sous nos latitudes, Genesis a vu le jour en 2015 et incarne les ambitions premium du groupe coréen.
La Genesis GV60 adopte donc des formes aux antipodes de celles de la Hyundai Ioniq 5. Les lignes tendues et les angles laissent place à une silhouette tout en rondeurs soulignées par les codes stylistiques de Genesis constitués notamment des optiques à deux étages. Compacte d’apparence – mais qu’est-ce qu’elle est large! – la Genesis GV60 fait siens les codes des SUV dynamiques, un peu de hauteur mais pas trop, une ligne fastback tendance et des grosses roues pour suggérer le dynamisme.
La portière s’ouvre sur un habitacle au traitement hors du commun dans le segment. Si les autres modèles Genesis affichent des lignes rappelant certaines Bentley – ce qui est normal, car Luke Donkerwolke, grand manitou du design du groupe Hyundai, y a fait ses classes – on ne s’attendait pas à en avoir l'écho dans l’habitacle. Tout de couleurs claires vêtu, ça claque! Et le ramage est équivalent au plumage: la qualité des matériaux utilisés ne souffre aucune critique et l’agencement se révèle bien assemblé et de bon goût.
Les sièges sont confortables avec un bon maintien. Si le fauteuil du conducteur est chauffant, ventilé et massant, les lombaires du passager devront se passer de cette dernière fonction. Dommage! A l’arrière, la banquette se montre également accueillante, mais le support latéral est plus sommaire.
L’interface de conduite est identique aux autres modèles reposant sur la plateforme e-GMP. L’ensemble des informations s’affichent sur un écran de 12,3 pouces derrière le volant. Selon les modes de conduite choisis, l’affichage change pour s’y adapter. Un second écran, de même taille, officie comme centre névralgique des commandes secondaires. L’ergonomie globale est bien pensée, les commandes tombent aisément sous la main dès lors que leur fonctionnement est apprivoisé et la configuration des différentes fonctions – fastidieuse en raison des nombreux menus – est effectuée.
Bon point en revanche pour les trois possibilités d’interagir avec le système, au moyen de la molette sur la console centrale ou le petit pad situé juste derrière ou enfin directement sur l’écran tactile. Autre satisfaction, la sono signée Bang & Olufsen qui, en plus de ravir l’ouïe, ajoute une touche esthétique avec les grilles en aluminium de ses haut-parleurs. On admire aussi la cinématique du sélecteur de vitesses en forme de boule en cristal lumineuse qui se retourne une fois le contact coupé. Ça fait son petit effet!
Côté pratique, l’habitabilité globale (surtout à l’arrière) est plus restreinte que celle de la Ioniq 5 en raison d’une ligne de toit plongeante. La garde au toit sera un peu juste pour les grands gabarits à l’arrière. Le coffre englouti 432 l. de fret tandis que le petit coffre avant ne permet d’y loger que les câbles de recharge.
Disponible en trois niveaux d’équipements, la GV60 propose autant de motorisations au choix, alimentées par une batterie de 77,4 kWh. L’offre débute avec un moteur de 229 ch/350 Nm sur l’essieu arrière (Premium), suivi par une version double-moteur et traction intégrale de 318 ch/605 Nm (Sport) alors que le sommet de gamme, sur la même base, développe 490 ch/700 Nm (Sport Plus).
Côté autonomie, Genesis promet de 466 à 517 km (621 à 691 km en ville) selon le cycle WLTP. Dans la vraie vie, sur notre modèle d’essai Premium de 318 ch, nous avons noté une conso moyenne de 22,7 kWh/100 km, ramenant l’autonomie totale autour de 340 km. Au mieux, en adoptant une conduite douce en bon père de famille, il nous a été possible d’atteindre 16,9 kWh/100 km (mieux que l’homologation officielle à 18,8 pour notre modèle), soit plus de 450 km d’autonomie théorique. Des valeurs honnêtes pour ce type de véhicule, en ligne avec celles que nous avions relevées pour la Hyundai Ioniq 5.
Parmi les quelques raffinements technologiques, citons la recharge ultra-rapide jusqu’à 350 kW, la possibilité d’utiliser l’auto comme source d’énergie pour des appareils (3,7 kW max) ou encore un inédit système de verrouillage/déverrouillage par reconnaissance faciale. Oui, oui!
Sur la route, l’aspect luxueux de l’habitacle de la Genesis GV60 prime sur le côté sportif de sa ligne, quand bien même les accélérations sont très soutenues (0 à 100 km/h en 5,5 s). La faute à une masse conséquente, de 2 tonnes bien tapées, dont l’amortissement peine à juguler les effets en conduite dynamique. La note sportive se résume à une direction assez directe et les remontées des imperfections de la route dues aux jantes de 21 pouces. Pour le reste, rouler à bord de la GV60 est très confortable. Si l’insonorisation des bruits de roulement pouvait être un peu plus poussée, le tableau friserait la perfection à ce niveau de gamme.
La Genesis GV60 s’échange à partir de 64 200 francs avec un équipement de base très complet. La politique tarifaire de la marque se veut plutôt avenante: la liste d’options se résume à quelques lignes et s’articule en différents packs. Notons encore que Genesis propose des services personnalisés inédits dans le segment, tels que la prise en charge/livraison du véhicule à domicile pour les services.