Les origines de Jeep remontent à 1941 avec la Willys des GI, héroïne du débarquement en Normandie de 1944. Près de 80 ans plus tard, Jeep débarque sur les routes européennes avec l’Avenger, son premier modèle 100% électrique. Comment ça? Une Jeep électrique? Oui, ajoutons encore: traction seule, conçue en Italie sur une base mécanique d’origine française et produite en Pologne. On est loin du rêve américain!
Pour son premier véhicule 100% électrique, Jeep s’est donc attaquée au segment très en vogue des SUV urbains. Grâce aux synergies du groupe Stellantis, l’Avenger bénéficie de la plateforme déjà éprouvée par les DS 3 E-Tense, Peugeot e-2008 et Opel Mokka-e.
Le look est plaisant, cubique juste ce qu’il faut, conférant à notre Jeep une belle présence sur la route. Les codes stylistiques de la marque sont bien présents, comme les immuables sept barrettes de la calandre, malgré un gabarit plus modeste. Avec 4,08 mètres en longueur totale, 1,78 mètres en largeur et 2,56 mètres d’empattement, il est vrai que l’espace est plutôt compté à l’intérieur, surtout à l’arrière où la place centrale devient presque anecdotique. Le coffre engloutit de 355 à 1250 litres de fret; c’est honnête.
Quelques réserves seront toutefois émises sur la qualité de l’agencement intérieur, fait de plastiques majoritairement durs et brillants, couinant de surcroît sur les revêtements dégradés ou en tout-chemin. C’est d’autant plus regrettable que la présentation est plaisante et originale, la dotation en équipements de série plutôt généreuse et l’ergonomie bien pensée.
Si l’Avenger ne dispose pas – encore – de transmission intégrale, il embarque malgré tout un sélecteur de modes de traction selon le terrain (sable, boue et neige) en plus du contrôle de vitesse en descente. Voilà qui autorise de brèves escapades hors bitume.
Sous sa robe, le Jeep Avenger embarque une batterie de 54 kWh qui alimente un moteur électrique de 156 ch et 260 Nm. Le 0 à 100 km/h est couvert en neuf secondes et la vitesse maxi limitée à 150 km/h. Jeep annonce une autonomie combinée d’environ 395 km (WLTP) et jusqu’à 572 km avec le protocole City du WLTP. En usage quotidien, il conviendra de tabler sur 300 km d’autonomie moyenne.
Trois modes de conduite, Normal, Sport et Eco permettent d’exploiter au mieux les ressources de l’Avenger. Si le mode Sport exploite la valeur maxi de couple, les deux autres le limitent à respectivement 220 et 200 Nm afin de limiter la consommation d’électrons.
Sur la route, l’Avenger évolue avec facilité et douceur. Sa direction légère et précise pourrait cependant être un peu plus bavarde en conduite dynamique. Ces réglages, associés à une suspension plutôt souple, participent à un confort de premier ordre sur tous les types de revêtement de chaussée et particulièrement ceux, souvent bosselés, en milieu urbain. Sur ce terrain de jeu, l’Avenger fera merveille tant par sa taille compacte que son rayon de braquage de 10,5 mètres.
Ce qui aura très certainement permis à l’Avenger collecter une majorité des suffrages auprès de nos confrères du jury de la voiture de l’Année est très certainement sa capacité à offrir un haut niveau de compromis et cohérence. La première Jeep électrique de l’histoire ne pâtit pas de défauts rédhibitoires, mais ne se démarquent pas non plus par des qualités ou innovations qui redéfiniraient la voiture électrique ou feraient d’elle «la Jeep des voitures électriques» à proprement parler.
En revanche, l’Avenger peut s’appuyer sur une base technique, une présentation et des prestations qui le rendent incontournable au moment de choisir son SUV urbain. Le tout pour un tarif de base compris entre 37900.- francs (finition Longitude) et 43990.- francs (finition Summit). A vous ensuite de rêver de grands espaces…