Lancé en 2019, le Peugeot 2008 est un carton incontesté pour Peugeot. Numéro 1 en France et n°3 en Europe dans son segment, il s’est écoulé à 700 000 exemplaires, dont environ 12% dans sa version électrique e-2008. Il passe aujourd’hui par la case incontournable du restylage et la mise à jour de mi-carrière.
Le nouveau 2008 gagne assurément en agressivité. La face avant est portée par une calandre hypertrophiée alors que la signature lumineuse à trois bandes rappelle celle de la 9X8 de compétition engagée en championnat du monde d’endurance (WEC). Habillé d’une teinte sobre comme le gris de nos photos, il gagne même un petit côté statutaire sans que ses cotes n’aient pour autant évolué. A l’arrière, la nouveauté se concentre également sur l’éclairage.
L’architecture de l’aménagement ne change pas fondamentalement. Nous notons l’adoption d’un écran central de désormais 10 pouces pour le système multimédia. On pestera toujours sur ce petit volant, faisant partie du concept «i-cockpit» des intérieurs Peugeot depuis 10 ans maintenant.
La recherche de la position de conduite idéale est toujours fastidieuse afin de ne pas voir soit l’instrumentation entravée par le cerceau ou alors avoir ce dernier trop bas sur les jambes. L’habitabilité brille toujours par sa générosité et le coffre dispose d’un volume allant de 434 à 1467 litres.
Le e-2008 électrique dédouble maintenant son offre de motorisations: un nouveau bloc de 156 ch et sa batterie de 54 kWh déjà découverts sous la jupe du Jeep Avenger côtoient désormais la précédente version de 136 ch/50 kWh au catalogue. Les deux motorisations développent en revanche le même couple, 260 Nm. Quelques kWh en plus, une technologie de batterie améliorée ainsi qu’une électronique de gestion optimisée permettent au nouvel ensemble, selon le constructeur, de flirter en théorie avec les 400 km d'autonomie. Mentionnons encore que deux des trois modes de conduite limitent la puissance moteur à 82 ch/120 Nm en Eco et 136 ch/220 Nm pour le mode Normal. Il faut rouler en Sport pour bénéficier de l’entier de la cavalerie.
Quel que soit le mode, le e-2008 se montre suffisamment réactif, véloce et confortable pour une utilisation urbaine. Ce n’est que sur les trajets plus roulants que le mode Eco sera vite poussif. On privilégiera alors le mode Normal. Le mode Sport, permet d’enchaîner les courbes avec allant, profitant des bons réglages du châssis, notamment le maintien de la caisse.
Le freinage prête cependant le flanc à la critique avec des sensations inconstantes dans la pédale et un fonctionnement de la régénération d’énergie peu clair. D’ailleurs, l’e-2008 – comme ses multiples cousins dans le groupe Stellantis – fait toujours l’impasse sur une récupération d’énergie modulable au moyen de palettes ou un mode de conduite «one-pedal». Seule la touche «B», accentuant la régénération, est disponible. Et si on y ajoute l’absence d’un planificateur de charge digne de ce nom ainsi qu’une puissance de recharge pas supérieure à 100 kW, ça commence à faire court dans un contexte aux progrès rapides et constants.
Au terme de notre galop d’essai de 220 km environ et par des températures oscillant autour des 40°C, notre e-2008 nous a gratifiés d’une consommation – honnête dans ces conditions de topographie et températures – de 16 kWh/100 km, soit 300 km d’autonomie… ou autant que le moteur de 136 ch lors de l’essai réalisé à sa sortie, certes sous une météo plus clémente.
Le surcoût de la version à 156 ch nécessite un effort de 2350 ou 2450 francs suivant le niveau de finition. Un montant coquet qu’il faut mettre en perspective avec le montant de base entre 36 950 et 41 250 francs demandés pour un e-2008 136 ch. En toute franchise, il nous a été impossible de noter une vraie différence dans les performances entre nos souvenirs de la version 136 ch et la nouvelle de 156 ch. Le Peugeot e-2008 demeure une auto aboutie, bien pensée et plaisante, quelle que soit sa version. Reste à croire Peugeot sur les gains en autonomie – marginaux tout de même – notamment sur autoroute de son nouveau bébé. Ou alors parier sur une valeur de revente plus élevée du moteur de 156 ch compte tenu de sa conception plus récente. Faites vos jeux!