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Une ex-banquière: «Nous sommes girly, fortes, créatives et classes!»

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Image: illustration: fh schweiz/flavia korner
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Une ex-banquière: «Nous sommes girly, fortes, créatives et classes!»

Les poupées «I’m a Girly» ont un succès fou auprès des enfants. Theresia Le Battistini, ancienne banquière à l’origine du projet nous raconte comment il a germé lors de son congé maternité et ce qui a été décisif pour son succès.
21.09.2021, 11:1621.09.2021, 17:08
Larissa Speziale
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Theresia, tu occupais un bon poste chez UBS, avant de décider de t’aventurer dans l’incertitude du travail indépendant. Comment en es-tu arrivée là?
Après la naissance de ma fille, en passant dans un magasin de jouets, j’ai trouvé que les poupées étaient bien peu attrayantes. J’ai effectué des recherches et j’ai vite remarqué que le marché de la poupée est totalement obsolète. En même temps, je me suis rendu compte de l’énorme potentiel qui se cache dans le marché du jouet avec un chiffre d’affaires de 90 milliards de dollars par an. En comparaison avec d’autres marchés, comme celui de la musique avec 20 milliards, c’est tout simplement époustouflant. Or, ce n’est pas seulement l’un des plus grands marchés, mais également l’un de ceux qui affichent la plus forte croissance. Ces considérations m’ont incitée à poursuivre mes recherches.

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Là, c’est la femme d’affaires qui s’exprime. Comment ça a continué?
J’ai très vite mis en place un groupe de focus avec des enfants. Je leur ai demandé : «Jouez-vous avec des poupées?». La réponse était «Non» et j’ai trouvé la raison particulièrement intéressante: de leur point de vue, les poupées que l’on trouve dans le commerce n’étaient pas cool. Je les ai questionnés sur leurs besoins et ai conçu une première poupée. Les enfants l’ont trouvée formidable, et donc l’affaire était dans la boîte.

Ça semble couler de source. Et pourtant, tu as pris de grands risques en passant d’un poste stable à l’indépendance.
Les résultats du groupe de focus m’ont tout simplement prouvé qu’il fallait que j’aille jusqu’au bout. Mais je ne me suis pas lancée aussitôt: j’avais d’abord besoin d’une pause de deux mois pour y réfléchir en profondeur. J’ai fait le point – le projet se présentait avec des risques calculables. Il est certain qu’à certains moments, j’ai eu les chocottes. Mais je me suis dit, si ça ne marche pas, je finirai par retrouver un job et on ne vit qu’une fois, donc so let’s do it! L’idée ne m’a plus lâchée. Pour beaucoup d’enfants, une poupée est à la fois un objet ami et compagnon de route qui constitue un repère dans le processus de lâcher-prise. Les possibilités de jouer sont variées: du jeu de rôle libre jusqu’à l’objet de styling créatif. J’étais pleinement convaincue. Puis, je suis tombée enceinte de mon deuxième enfant et ça m’a donné une énergie supplémentaire. En 2017, deux semaines avant la naissance de mon fils, nous avons officiellement lancé «I’m a Girly». L’intérêt suscité fut immédiat: trois semaines après l’accouchement, j’assistais au premier entretien avec Franz Carl Weber.

Je suis moi-même mère et je me demande comment tu as fait? La fatigue de l’accouchement, l’allaitement, les couches et le manque de sommeil nous accaparent totalement pendant cette période!
J’ai reçu de l’énergie à revendre en cadeau de naissance. C’était déjà le cas de mes parents. J’ai besoin de très peu de sommeil. Et pourtant, en toute honnêteté, je dois dire que je ne sais pas comment j’ai réussi à tout faire à l’époque, mais c’est ce que je voulais et donc j’y ai travaillé d’arrache-pied. D’ailleurs, je ne suis pas un cas unique: quelle mère ne se souvient pas s'être demandé comment c’était possible de tout gérer en cette phase si intense de la vie? Ma deuxième grande chance était que j’ai pu compter sur le soutien d’une super équipe composée de mon mari et de mes parents.

«I’m a Girly» a connu une expansion impressionnante et opère désormais à l’échelle internationale. Les Beckham et d’autres vedettes prennent la pose sur les réseaux sociaux en compagnie de vos poupées. Qu’est-ce qui était ou est décisif pour que ton entreprise atteigne de tels succès?
Premièrement: le produit convainc. Les enfants ont participé à la conception des poupées et c’est pour ça qu’ils les aiment. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’un produit jetable bon marché. Elles sont durables et certains éléments comme les cheveux peuvent être changés s’ils sont abîmés. Deuxièmement, il est impossible de mettre une telle entreprise sur pied tout seul. J’ai une équipe très solide: nous célébrons les réussites et les échecs ensemble, autant de choses qui nous lient davantage. Troisièmement: grâce à mon expérience professionnelle et mes études à la Haute école, j’avais une caisse à outils bien remplie. J’ai pu analyser le marché et n’ai pas eu besoin de faire systématiquement appel à des experts car, dans bien des domaines, je pouvais me débrouiller toute seule.

Comment en est-on arrivé au nom «I’m a Girly»?
Ce sont les enfants qui l’ont proposé. Il nous a tout de suite plu, notamment par son côté provocateur. Le terme Girly est à tort trop souvent associé à la superficialité, la faiblesse ou la bêtise or, nous voulions redéfinir la notion de Girly! Une girly peut être une personne hyper-forte, créative et classe. Il n’y a rien de mal à ce que les petites filles et les garçons jouent à la poupée, car ils sont aussi intelligents que les autres. En le transposant à notre équipe qui se compose d’ailleurs à 75 pour cent de femmes, nous voulions montrer avec ce nom qu’en travaillant dur, chacun et chacune peut connaître le succès – peu importe son sexe ou son style.

Un message que tu souhaiterais transmettre?
Je souhaiterais encourager les jeunes à toujours rester fidèles à eux-mêmes et ne pas se laisser catégoriser selon l’apparence. Et je veux être un modèle pour tous les enfants qui continuent d’être associés au développement des poupées. Ils peuvent suivre de très près le processus d’élaboration d’une marque et ont la preuve qu’on peut vraiment réaliser ses idées et ses rêves.

Animaux mal empaillés
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Animaux mal empaillés
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