Avant que HBO ne s'empare de l'adaptation du jeu éponyme The Last of Us et mette finalement tout le monde d'accord, les jeux vidéo qui ont vu leur version en chair et en os ont toujours été décevants, voire même… inqualifiables. La faute à des ambitions artistiques souvent inexistantes, une méconnaissance des œuvres de base et probablement un mépris des producteurs pour les joueurs en pensant qu'il suffisait de faire des films décérébrés et bourrés d'action pour les satisfaire.
Il aurait fallu attendre ces dernières années pour avoir des adaptations un peu plus décentes comme Detective Pikachu, Uncharted et enfin The Last of Us, qui au-delà de tenir les meilleurs scores sur les sites spécialisés, est la série avec le meilleur démarrage de toutes les séries HBO confondues. Met-elle fin à la malédiction des adaptations ratées?
L’occasion idéale de faire un retour sur les 5 fails les plus mémorables de l’histoire. On a ne va évidemment pas parler des nombreux navets sortis directement en streaming ou des films rentrés dans leurs frais, mais bien d'œuvres à gros budget qui se sont avéré être des catastrophes industrielles.
1993 | Réalisé par Rocky Morton et Annabel Jankel | 1h 39min
Avec Bob Hoskins · John Leguizamo · Dennis Hopper
Vous voyez l’univers coloré et chatoyant de Royaume Champignon? Pour une raison que seul Hollywood connaît (on imagine beaucoup de cocaïne), Mario et Luigi sont transportés dans un univers parallèle totalement opposé à celui que l'on connait. Ressemblant à un mauvais trip sous acide: sombre, sale et chaotique, rempli de dinosaures, de gangsters et dont le seul champignon présent est une mycose géante. Le film est une abomination où Super Mario aurait copulé avec Blade Runner. Ca a évidemment été un énorme échec commercial et un traumatisme pour le casting. Il a par ailleurs été qualifié de «pire adaptation jamais réalisée».
30 ans plus tard, l'honneur du plombier sur grand écran va enfin être lavé, grâce à un film d'animation fidèle au poil de moustache près, qui sortira le 5 avril dans les salles romandes.
2020 | Réalisé par Jeff Fowler | 1h 39min
Avec Ben Schwartz · Jim Carrry · James Marsden
Les premières images du film montraient initialement le hérisson bleu le plus rapide du monde… avec un design terrifiant qui semblait tout droit sorti de la vallée de l'étrange. Face à l’indignation générale, le studio a dû retravailler son personnage pour le rendre plus sympathique et plus proche du design original, repoussant ainsi la sortie du film d'un an. Un lifting coutant tout de même près de 35 millions de dollars supplémentaires au studio Paramount. Un signe de respect qui aura finalement payé, car bien que le film ait reçu un accueil critique mitigé, il fut un succès commercial de 300 millions de dollars, engendrant même une suite. Sonic, le film, malgré son côté un peu trop enfantin, est une bonne adaptation. Contrairement à son homologue plombier, l'aventure du hérisson au cinéma bénéficie de l'aura de la plus grande rédemption des adaptations vidéoludiques.
2012 | Réalisé par M.J. Bassett| 1h 35min
Avec Adelaide Clemens · Kit Harington · Sean Bean
Silent Hill est un jeu vidéo d'horreur qui avait marqué les esprits à l'époque par son aspect psychologique et son ambiance unique. Il fait partie des rares jeux ayant une adaptation acceptable en 2006 par le réalisateur français Christophe Gans. Malheureusement, au lieu de rester sur cette lignée, les studios ont voulu relancer la machine en faisant à partir d'un jeu d'ambiance, une attraction de fête foraine. En effet, au début des années 2010, Avatar est passé par là et avec lui la mode du divertissement en relief. Surfant sur la tendance, Silent Hill a eu le droit à une suite et autant dire que lorsque l'appellation «3D» fait partie du titre d'une œuvre, c'est rarement une bonne nouvelle.
Évidemment, le film fut un flop mais il peut néanmoins se vanter d'avoir atteint 8% de critique positive sur le site Rotten Tomatos.
1997 | Réalisé par John R. Leonetti | 1h 35min
Avec Robin Shou · Talisa Soto · James Remar
Dans les adaptations de jeux vidéo, les jeux de bastons sont vraiment les plus mal lotis. Probablement parce que sur le plan narratif, leur scénario tient sur un post-it. Le premier film Mortal Kombat de Paul W.S. Anderson (à quoi l'on doit également l'atroce saga Resident Evil) est sorti en 1995. Un navet qui avait tout de même bien performé au box-office et dont on a retenu que la risible prestation de Christophe Lambert. Mais si le premier était déjà mauvais, le deuxième volet sorti deux ans plus tard creuse encore plus profondément dans les abysses de la nullité, à un point où son visionnage détruit suffisamment de neurones pour que l'on se mette à rire devant et y trouver une forme de sympathie malsaine.
Un scénario inexistant, des effets spéciaux à vous rendre aveugle et des acteurs hystériques qui se mettent maladroitement des mandales sur de la techno digne d'une rave de campagne, le spectacle qu'offre ce Mortal Kombat est total.
2003 | Réalisé par Jan de Bont | 1h 57min
Avec Angelina Jolie · Gerard Butler
Après le succès du médiocre Lara Croft : Tomb Raider en 2001 (plus de 274 millions pour un budget d'environ 115), une suite était inévitable et son succès sera deux fois moindre. On saluera à l'époque le choix d'Angelina Jolie pour incarner l'aventurière et si cette suite retrouve l'âme de globe-trotteuse de l'héroïne en offrant des décors variés, aucune scène d'action n'est à sauver. Entre ses abus de ralentis saccadés, son héroïne ultra-sexualisée, ses fonds verts et ses effets visuels outranciers, tout dans ce film respire les horreurs des années 2000 où le moindre film d'action voulait ressembler à Matrix sans jamais y arriver. Un film qui n'a laissé aucune trace hormis une: la scène où Lara donne un coup de poing à un requin, restée gravée dans toutes les mémoires.