Marilyn Monroe est de ces mythes à la James Dean, fauchée en pleine gloire. Une jeune femme usée et recrachée par la grande lessive du showbiz. Un personnage dont raffole Netflix, qui s'approprie son histoire pour nous concocter un documentaire poignant sur la vie trépidante et la mort tragique de l'icône.
Avec Le Mystère Marilyn Monroe, conversations inédites, la plateforme de streaming débute un cycle dédié à Marilyn Monroe: un premier documentaire, avant l'arrivée prochaine du film d'Andrew Dominik intitulé Blonde, où Ana de Armas campera dans la légendaire Californienne.
Mais d'abord, place au réel. Dans la nuit du 4 au 5 août 1962, nue dans son lit et un flacon de somnifères sur la table de nuit, l'actrice américaine pousse son dernier souffle, disparaissant tragiquement à 36 ans, sans laisser une traître lettre ou le moindre mot. Depuis, l'ombre de Monroe n'a jamais disparu de la circulation. La vitrine du glamour féminin est liée, enchaînée à la star éternellement. Des poses provocatrices, une voix qui a fait fondre quantité d'hommes, John F. Kennedy en tête de liste. L'éblouissante Américaine vit et fascine bien des années après sa mort.
Le film se fait couverture des dernières semaines de vie du sex-symbol, injustement cantonné à cette image, avant sa chute inexorable. Souvent, son talent est éclipsé, voire sacrifié sur l'autel de la sexualisation: le public en oubliait sa pluralité - «une femme intelligente qui voulait l'être toujours plus», concède Gloria Romanoff.
Anthony Summers, journaliste d'investigation, a consacré trois ans de sa vie au mythe de Marilyn Monroe. Il pondra même un livre sur sa mort, en s'entretenant avec des proches et des connaissances de l'étoile du cinéma hollywoodien. Plus spécialement avec la famille de son psychiatre juste avant qu'elle ne meure. Une tentative d'éclairer des faits, de faire la lumière sur cette sombre disparition.
Des spéculations sur sa mort, où images et enregistrements de la star inspirent la théorie de Summers. On entend la douceur du timbre de Monroe se mêler aux voix de Peggy Feury, Jane Russell, Billy Wilder, John Huston sans révéler de secrets croustillants. Mais pour nous, c'est un sourire béat et nostalgique qui nous prend; les scansions du passé ravivent le glamour (et les ténèbres) de l'existence sinueuse de la star au milieu du gratin du cinéma.
Les fans les plus fascinés vont être captivés quand le documentaire s'immisce dans le «trio» amoureux formé des deux frères Kennedy (Bob et John) et Marilyn Monroe. On se passionne à suivre ces marivaudages au cœur de la haute société américaine, synonyme de gloire et de désespoir, de psychose tenace.
Summers documente ses récits et expose une hypothèse finale concluante, qui tient la route concernant la mort de la belle blonde. Le Mystère Marilyn Monroe, conversations inédites n'est peut-être pas l'infinie richesse d'archives souhaitée – ou la réponse obsédante à propos de son décès – mais il a le mérite de nous composer (toujours) un peu plus la mélodie des tourments d'une jeune femme écorchée. Ce métrage est surtout un lever d'entre les morts, une résurrection mélancolique pour nous, les vivants, d'une époque dorée et fantasmée, traversée par le spectre de Marilyn Monroe.
«Le Mystère Marilyn Monroe, conversations inédites» est à découvrir sur Netflix dès le 27 avril.