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The Crown, saison 5: notre avis sur la série Netflix

L'excellente Elizabeth Debicki dans la peau de Diana.
Elizabeth Debicki réussit à se glisser parfaitement dans la peau de Diana.Image: Netflix

«The Crown», saison 5: la monarchie en décrépitude

Cette cinquième saison furieusement attendue par le public rend une copie peut-être un poil scolaire, mais The Crown plaît instantanément par ses enjeux émotionnels.
11.11.2022, 16:4811.11.2022, 18:34
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Peter Morgan et Netflix ont bien choisi leur timing. Deux mois après la mort de la Reine, la série fictive ultra populaire sur la plateforme, qui s'inspire de faits réels, ouvre les portes d'une monarchie vieillissante et décriée par l'opinion publique. Au Royaume-Uni, les indiscrétions de la famille royale ont déchaîné les passions et irrités à bien des égards la famille.

La cinquième saison de The Crown est explosive à plus d'un titre, surtout qu'elle couvre une période turbulente pour la famille royale. Le début des années 1990, la rupture consommée entre une Lady Diana et une reine intraitable; un Prince Charles (Dominic West qu'on préférait en Noah dans The Affair) qui sent son mariage se défaire; un Premier ministre bien emprunté, mais une boussole intéressante dans ce galimatias royal et pesant pour la figure ultra populaire qu'est la belle-fille dans sa cage dorée.

Imelda Staunton dans la peau de la reine.
La reine est incarnée par Imelda Staunton.Image: Netflix

Le premier épisode, efficace bien qu'un poil trop «wikipediesque», pousse dans la grande cour royale un personnage écartelé par les nombreuses sollicitations: l'ancien premier ministre John Major (l'excellent Jonny Lee Miller), l'homme conscient de voir une monarchie partir en décrépitude, spectateur d'une dynastie gangrénée par la tristesse et les mensonges, est en première ligne.

La fin (en apothéose) de l'épisode 1 est d'une efficacité glaçante, un monologue de Major au constat implacable. Pour lui, la maison Windsor est déconnectée, ses membres sont «imbus d'eux-mêmes et ineptes». Le cadre se resserre, dans un filet trouble, le regard dans le vague en voyant des héritiers s'amuser et se lover dans cette opulence.

Avant la diffusion de la saison, l'ex-Premier ministre, le vrai, avait par ailleurs exprimé son mécontentement, dénonçant une réalité faussée. Mais ce monologue admirablement écrit donne le ton et laisse les portes grandes ouvertes à une immersion douloureuse pour ses membres, posant les jalons d'une saison qui s'avère très solide.

La dose émotionnelle en prime

A dézinguer une institution qui s'effondre, Major se gratte la tête et sent sa glotte lui démanger à force de fréquenter la tribu royale. Il est l'incarnation des regards extérieurs et spectateurs des illusions d'une dynastie sur le point d'exploser.

Peter Morgan injecte du sang neuf, des destins qui gravitent autour pour apprécier le décalage et le vieillissement de la monarchie. La série devient d'un seul coup solide, elle se bonifie et permet d'intégrer la famille Al-Fayed (l'occasion de rappeler l'excellent épisode 3), Camilla Parker Bowles et John Major.

Dominic West dans la peau du Prince Charles.
Dominic West dans la peau du Prince Charles.Image: Netflix

Ce pas de côté permet d'assoir l'intention de The Crown d'ébaucher le fragile équilibre d'une monarque, interprétée nouvellement par Imelda Staunton, au regard scotché dans le passé, accrochée à tout prix au ravalement de façade de son bateau chéri «Britannia». Les turbines ne tournent plus, le passé fait son œuvre - comme une métaphore de l'état de la monarchie. Tout est dit.

Morgan désire donc se détacher des tensions relatives à la géopolitique. Cette fois-ci, le récit se centre sur les fractures émotionnelles, sur une Diana (excellente Elizabeth Debicki) qui cherche à tout prix à s'extraire de ses tourments maritaux. Le malheur fonctionne telle une antienne lourde et insupportable pour Diana. La dramaturgie du show en est encore plus belle, plus vertigineuse, surtout qu'elle se reflète sur le visage barré par la mélancolie.

Morgan nous prend par le colback, étale cette cinquième saison sans jamais nous lâcher en route, sans jamais baisser d'intensité. The Crown, cinquième du nom, est assurément l'une des meilleures productions Netflix de 2022.

Une autre mini-série à voir sur Netflix:

La bande-annonce d'Inside Man sur Netflix
Video: youtube
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