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«Yellowjackets»: Notre avis sur l'obscure et dérangeante saison 2

La série Yellowjackets, saison 2, est une réussite.
Gardez un oeil attentif, le mal est dans les bois. Image: Showtime

«Yellowjackets» (saison 2): cannibalisme et mystères déterrés, ça claque

La nouvelle saison de Yellowjackets, série phénomène, arrive sur nos écrans. Les mystères de la saison 1 commencent à se résoudre et d'autres apparaissent dans la foulée.
25.05.2023, 19:0115.06.2023, 17:15
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Une année après une saison 1 sacrément perchée et frissonnante, transformant le premier acte en série phénomène grâce au bouche à oreille, la saison 2 de Yellowjackets est enfin disponible sur Canal+. Ces adolescentes qui s'étaient écrasées à bord d'un avion qui devait les emmener à un tournoi de football (de soccer, outre-Atlantique). Une catastrophe qui entraînera une aventure scabreuse, où le spectateur sera promené en faisant l'élastique entre le crash, 25 ans auparavant, et le présent.

Sans trop s'attarder, divulgachant un poil l'entame, les premiers mystères sont rapidement levés dans ce second volet - et surtout un épisode 2 saignant comme une bonne pièce de viande. Dans une scène de cannibalisme (oui, on en était tous sûrs) d'une étrangeté pertinente, Yellowjackets démarre sans traîner les pieds. Les pièces du puzzle disséminées se rassemblent petit à petit.

Dans un premier arc narratif qui convoquait la série Lost ou encore Desperate Housewives, les années s'empilant et nourrissant l'ombre de la forêt, avaient laissé le spectateur avec une bonne dose de questions. Mais le dispositif était bien huilé, tout s'imbriquait et compulsait une grande toile passionnante, conjuguant humour noir et angoisse tenace.

Prêtes à péter un boulon

La saison 2 monte en grade, pulse un peu plus l'horreur, l'instinct primaire de l'être humain et l'estomac qui vous tire (parfois) à l'instant où les lycéennes cèdent au cannibalisme. Ces jeunes femmes ont osé transgresser les règles pour survivre et ces agissements passés les encombrent à leur courber le dos. «Nous avons fait des choses là-bas dont nous avons vraiment honte», souffle Shauna (Mélanie Lynskey), comme écrasée par une culpabilité à lui faire péter un boulon.

La psyché tachée de crasse séculaire, de morts sur la conscience, les rescapées des Yellowjackets sont cernées et comme le mensonge a une durée de vie limitée, tout le monde le sait (et encore plus Josh Hartnett dans le Dahlia Noir de Brian De Palma): «Rien n'est enterré à tout jamais, rien».

«Yellowjackets» est un tissu de non-dits et cette forêt (de cauchemars) qui bruisse déterre les cadavres un à un.

Et la série produite par la chaîne Showtime profite de nous régaler une deuxième fois, nous, spectateurs, avides de comprendre les composantes de leur sauvetage. Nos instigatrices, mentalement au bout du rouleau, lèvent le voile sur certaines interrogations, alors que d'autres se posent, comme le facteur supposé du stress post-traumatique: Taissa, Misty, Natalie ou encore Lotie sont-elles des victimes à long terme, choquées par l'accident, ou sous l'emprise d'une force obscure et ténébreuse, prête à rappeler les survivantes sur la terre des tourments?

Pistes brouillées et mystères renouvelés

En brouillant les pistes et préservant cette identité particulière, presque vénéneuse, les créateurs Ashley Lyle et Bart Nickerson réussissent à broder une deuxième saison qui flirte avec le mystique, distillant des touches spirituelles qui poussent les protagonistes à se dévoiler.

Juliette Lewis dans la peau de Natalie.
Natalie (Juliette Lewis), gavée par le deuil, est prête à déchainer les flammes de l'enfer. Image: Showtime

Cette brochette d'actrices réussit à produire un travail solide: Mélanie Lynskey, Christina Ricci, Tawny Cypress et Juliette Lewis font le métier. Surtout, Lewis, excellente dans la peau de Natalie et dégoulinante de cynisme, n'en peut plus de voir les éléments lui faire du rentre-dedans.

Mention aussi aux dernières greffes, des personnages délaissés dans la première saison et réhabilités dans ce deuxième chapitre. Comme Van, par exemple, désormais incarnée par Lauren Ambrose (mythique Dorothy dans la série Servant sur Apple TV+). Ce nouveau perso annonce une nouvelle grille de lecture et de nouveaux secrets dans la foulée. On ne saurait mieux le dire, mais le passé est impitoyable et borné, il revient sans cesse vous rappeler le froid rapace de la culpabilité. N'est-ce pas les Yellowjackets?

Et ce, pour notre plus grand plaisir.

Yellowjackets est à découvrir à partir du 25 mai sur Canal+.

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