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«Succession», saison 4: l'épisode 3 va choquer les fans de la série

Cet article balance tout sur un immense bouleversement et sur un épisode de la série Succession, qui est l'un des plus époustouflants de toute l'histoire de la télévision.
Cet article balance tout sur un immense bouleversement et sur un épisode de la série Succession, qui est l'un des plus époustouflants de toute l'histoire de la télévision.netflix

«Succession», saison 4: l'épisode 3 va choquer les fans de la série

Mais si vous ne l'avez pas encore vu, fuyez, car cet article balance tout sur un immense twist et sur un épisode, diffusé ce week-end, qui est l'un des plus époustouflants de l'histoire de la télévision. Il a d'ailleurs déjà raflé la première place du classement des «meilleurs épisodes de tous les temps» à Ozymandias de Breaking Bad, sur le très sérieux site IMDb.
11.04.2023, 17:0913.04.2023, 14:52
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Au risque de nous répéter, ne lisez pas cet article si vous ne voulez pas manger la plus grande indiscrétion de votre vie.

Car...

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Logan Roy...

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... meurt.

Voilà. L'homme au cœur même de la création de l'immense série Succession, le patriarche craint et détesté, l'intraitable et charismatique patron de Waystar Royco, décède d'une crise cardiaque. A bord de son jet privé, alors en route pour la Suède afin d'adoucir les angles d'une fusion turbulente entre son empire médiatique et la féroce start-up GoJo, propriété du multimilliardaire Lukas Matsson.

Sa disparition, en soi, n'est pas tant une surprise, sachant que la série du génial Jesse Armstrong déroule précisément les innombrables tensions et bagarres familiales de l'après-Logan Roy. Son créateur lui avait d'ailleurs promis la tombe bien avant le tournage de la première saison. Mais flanquer une telle gifle scénaristique au beau milieu du troisième épisode, diffusé ce week-end sur HBO (et la RTS), est un véritable séisme. La suite et la fin (définitive) de cette puissante saga américaine s'en retrouvent bouleversées.

L'intérêt de cet épisode dépasse largement la disparition du personnage central, aussi indispensable fut-il. En le baptisant sobrement Le mariage de Connor, Jesse Armstrong s'est aussi montré particulièrement taquin.

L'aîné de la fratrie, embourbé dans une union où l'amour véritable est chaque jour moins évident que la vénalité instable de sa future épouse, va réagir violemment à la mort de son papa. Alors que coupettes et courbettes s'entrechoquent sur un paquebot nuptial voguant au pied de la Statue de la Liberté, Connor Roy se fait exfiltrer par Shiv, Roman et Kendall. Au moment d'apprendre la nouvelle, en dernier et alors qu'il pestait naïvement sur la tronche du gâteau, un sursaut d'orgueil traverse le rictus nerveux du tout frais orphelin et futur marié.

«Il ne m'a jamais aimé de toute manière»
Connor Roy
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Comme souvent dans les créations HBO (pensons aux Noces Pourpres de Game of Thrones), la sécheresse des émotions durant les mariages est propice aux exploits télévisuels les plus incroyables. Et c'est un coup de téléphone reçu par Roman, long comme un deuil, qui va déclencher le twist magistral. Dans l'avion et à l'autre bout du fil, la garde rapprochée du patriarche est confuse, quasi taiseuse tout en disant le principal. «Logan ne va pas très bien. Vraiment pas bien.» Démarre alors une séquence d'anthologie, de près de trente minutes à couper le souffle.

La bande-annonce de la saison 4 à voir ici👇

Vidéo: youtube

Shiv, Kendall et Roman vont se relayer, au chevet auditif du père, pour aligner larmes, bruits de gorge et derniers mots. Sans être véritablement certains si Logan est décédé ou en train de mourir, sans savoir si papa les écoute, la fratrie va rivaliser de maladresse et d'impuissance pour dire je t'aime. Non pas une dernière, mais pour la première fois. Sans parvenir pour autant à oublier les rancœurs et la colère, si invasives depuis le début de la guerre familiale.

L'idée du bateau, isolé sur l’eau, mais surtout du téléphone, est absolument redoutable: les émotions, déjà volatiles et abrasives de vive voix, se cognent ici aux lourdes imprécisions et aux silences aveugles. «Qui est aux commandes? Pourquoi un massage cardiaque? Il est mort? Est-ce qu'il est mort? Papa est toujours dans les toilettes? Qui est avec lui? Quelqu'un a averti son médecin?» Tour à tour touchante, égocentrique et pathétique, la fratrie se recroqueville lentement, à distance, dans un rare gang-bang d'humanité foutraque. L'homme qu'ils voulaient encore évincer à tout prix quelques minutes plus tôt se meurt.

«Ne pars pas. Pas maintenant. Je t'aime papa... espèce de sale... espèce de... putain, putain!»
Siobhan "Shiv" Roy

Mains tremblantes et timbre de gamine pétrifiée d'angoisse et de tristesse primaires, c'est Shiv, unique fille de l'impitoyable magnat, qui va le mieux incarner cette impossible dichotomie.

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Trente minutes durant lesquelles le spectateur est littéralement pris à la gorge et respire au rythme des mains qui écrasent le torse de Logan. Au début de cette séquence magistrale, énième preuve qu'on s'accroche depuis trois saisons à un arbre généalogique des plus malsains, on se surprend à penser que le vieux a tout manigancé. Que depuis son jet privé, en route pour se sauver les miches, le patriarche a trouvé une dernière astuce pour poignarder la chair de sa chair, devenue de simples adversaires financiers à bâillonner.

D'autant que nous ne sommes qu'au troisième épisode. Qui pouvait (sans s'emballer dans le ridicule) imaginer qu'une cérémonie de mariage mal embouchée, qui plus est, du Roy éternellement en marge de la famille et risible candidat à la présidentielle, puisse accoucher du drame tant redouté?

Une séquence répétée pendant six jours

Il faut un certain courage pour enterrer son personnage principal sept (!) épisodes avant la fin de la série. Pas mal de culot pour priver tout le monde d'un duel final qui s'annonçait sanglant. Il faut aussi une cargaison de talent pour exprimer toute la complexité de l'être humain, aussi insupportable d'arrogance soit-il, face au vide abyssal de la mort. Pour abandonner, sans le lâcher une seconde, le spectateur à ses propres turpitudes existentielles. Et c'est Mark Mylod, réalisateur, dont la caméra tangue admirablement durant ce troisième épisode, qui a réussi le coup de maître.

«Il fallait une mort subite de l'ère moderne. Quelque chose qui se communique via un appel téléphonique ou un SMS, ou même un e-mail. Ce n'est pas une scène de mort shakespearienne»
Mark Mylod, réalisateur de Succession.

Une scène qui n'est pas un plan séquence, mais qui s'est répété comme tel, pendant une bonne semaine. Mark Mylod, qui a d'ailleurs fait récemment sensation avec le très bon The Menu, précise dans le making-of mis en ligne par HBO que la plupart des prises ont été conservées au montage: une demi-heure où tout tient sur un fil aussi fin que l'écriture.

Comme un certain Ozymandias de Breaking Bad, dont il a d'ailleurs piqué la première place au très sélect classement des meilleurs épisodes de série de tous les temps par le site IMDb, Le mariage de Connor va sans doute être étudié dans ses moindres détails durant les prochains mois. Un chef-d'oeuvre époustouflant et digéré par toute la planète en même temps (ou presque), est un moment rare en télévision. Succession prouve (une nouvelle fois) que le binge-watching ne sert, au final, que les séries les plus médiocres.

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source: sad and useless
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