Plus d'un tiers des activités extraparlementaires des conseillers nationaux et aux Etats sont payées par des entreprises ou des associations. Les députés bourgeois ont nettement plus de mandats rémunérés que ceux de gauche, montre une analyse de Lobbywatch.
La plateforme pour la transparence a évalué, pour la première fois, le nombre de mandats rémunérés au Parlement, les partis qui en profitent et les branches qui emploient le plus de politiciens pour défendre leurs intérêts. Lobbywatch a ainsi calculé que 37% de tous les engagements des députés sont indemnisés par des associations ou des entreprises, indique-t-elle lundi.
Plus d'un mandat extraparlementaire sur trois de conseillers nationaux et des conseillers aux Etats suisses est rémunéré. Dans ce contexte, les parlementaires bourgeois pratiquent moins souvent le bénévolat que leurs homologues de gauche.
Parmi les parlementaires, la conseillère nationale du Centre, Ruth Humbel (AG), arrive en tête avec 21 mandats rémunérés, suivie du conseiller national PLR lucernois Peter Schilliger avec 18 mandats rémunérés. Le candidat au Conseil fédéral Albert Rösti (SVP/BE) partage la troisième place.
Depuis le début de l'actuelle législature, les membres du Conseil national et du Conseil des Etats doivent indiquer lesquels de leurs droits acquis sont rémunérés et lesquels ils exercent bénévolement. Lobbywatch a maintenant évalué les données pour la première fois.
Les entreprises et associations du secteur de l'énergie sont celles qui rémunèrent le plus souvent (60% des mandats) les politiciens pour des postes dans des conseils d'administration ou d'autres organes. Suivent l'économie et l'agriculture avec 56% des mandats rémunérés, les transports (46%) et la santé (45%).
En bas du classement, se trouvent les mandats dans le domaine de l'environnement, où seuls 18% de tous les engagements sont rémunérés, ainsi que la culture (8%) et la politique étrangère/l'économie extérieure (3%).
L'analyse de Lobbywatch montre également une disparité entre hommes et femmes: Seuls 29% de tous les mandats rémunérés au Conseil national et au Conseil des Etats sont exercés par des femmes, alors que leur proportion au Parlement est de 39%. Ce ne sont que dans les branches de la culture et de la sécurité sociale qu'elles ont davantage de mandats rémunérés que les hommes.
Selon Lobbywatch, cette première analyse de données montre très clairement qu'il existe un déséquilibre massif au niveau des moyens financiers dans certains domaines de la politique fédérale. Il ne peut, toutefois, pas être chiffré en raison de l'absence de prescriptions en matière de transparence, qui permettraient d'évaluer les montants effectivement versés.
Il s'agit là d'une lacune évidente des Chambres fédérales par rapport aux parlements étrangers, où de tels chiffres doivent être publiés, estime Lobbywatch. Le coprésident de la plateforme, Thomas Angeli, souligne:
Depuis le début de la législature en cours, les membres des deux Chambres du Parlement doivent indiquer quels sont leurs liens d'intérêts rémunérés et quels sont ceux qu'ils exercent bénévolement, rappelle Lobbywatch. (jah/ats)