«Il n'y aura pas de repreneur. On se dirige vers une liquidation dure», a déclaré en fin de matinée l'avocat du Comité social et économique (CSE) de Caddie, Pierre Dulmet, très ému, à la sortie de l'audience devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne.
En début d'après-midi, à l'issue d'un délibéré de quelques heures, la «fin de poursuite de l'activité» sans aucune «reprise» à compter de mardi a en effet été prononcée par la juridiction.
Quelques heures plus tôt, devant la grille du tribunal judiciaire, une trentaine de salariés et syndicalistes de l'entreprise de Dettwiller (Bas-Rhin) avaient accueilli la nouvelle dans le silence, oscillant entre déception et une forme de fatalisme.
La juridiction devait se pencher sur deux offres déposées fin juin. Sa trésorerie exsangue, Caddie avait été placé le 25 juin en liquidation avec poursuite d'activité, procédure qui avait permis d'enclencher le mécanisme d'assurance de garantie de salaires (AGS) afin que les employés puissent être payés. Ni l'une ni l'autre n'a passé la rampe.
«Le tribunal a dit stop, il y a trop de dettes, pas assez de projets industriels suffisants, et ils arrêtent la casse», a conclu l'avocat. En effet, les pouvoirs publics s'étaient déjà portés au chevet de Caddie en 2022, lorsque l'entreprise, déjà au bord de la liquidation, avait été reprise par Cochez avec l'aide de fonds publics.
Nom déposé en 1959 et inspiré du golf, Caddie a connu un succès croissant, jusqu'à devenir synonyme de chariot de supermarché. Ses origines industrielles et alsaciennes remontent à 1928 avec des produits en fil de fer et la société a connu son heure de gloire avec l'essor de la société de consommation, avant de rencontrer des difficultés et de voir ses effectifs fondre au fur et à mesure des plans de reprise.
En mai 2023, l'entreprise avait annoncé arrêter sa production de chariots de supermarché en plastique, mettant en avant un souci environnemental. (mbr/ats)