Le Congrès américain a évité jeudi in extremis la paralysie des services fédéraux. Mais plusieurs autres fronts menacent toujours la présidence de Joe Biden, qui tente de rassembler les troupes démocrates, embourbées dans une guerre fratricide autour de ses vastes projets d'investissements et de réformes.
Par une majorité confortable, les sénateurs américains ont approuvé jeudi un budget temporaire qui devra être dans la foulée adopté par la Chambre basse puis promulgué avant minuit par le président démocrate.
Le président démocrate Joe Biden doit désormais la promulguer avant minuit afin d'éviter que les financements des services de l'Etat fédéral ne soient soudainement coupés.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'est réjoui de ce rare épisode d'union à un moment où il y a «tellement de choses à régler ici».
Dès que la menace de cette paralysie budgétaire, surnommée «shutdown», sera écartée, les parlementaires devront s'atteler à une terrible menace financière: le risque que les Etats-Unis ne puissent plus honorer leur paiement à partir du 18 octobre si le plafond de la dette n'est pas suspendu d'ici là.
Un défaut de la première puissance mondiale, inédit, provoquerait un cataclysme financier mondial.
Bien conscients du danger, Républicains et Démocrates ne parviennent pas pour autant à se mettre d'accord sur la façon de l'éviter.
Dans un Congrès profondément divisé, le sujet est devenu hautement politique car l'opposition a lié la dette à un plan historique de Joe Biden, qui prévoit 3500 milliards de dollars pour réformer en profondeur le tissu social des Etats-Unis et investir massivement dans la lutte contre le changement climatique.
Une folie exorbitante, dénoncent les Républicains, qui refusent donc absolument de participer de près ou de loin à toute mesure visant à relever le plafond de la dette. Or, ils disposent d'une minorité de blocage au Sénat.