L'explosion des primes d'assurance maladie ne doit pas beaucoup inquiéter les quatre membres de la direction de la Suva. En effet, l'entreprise les paie pour eux. C'est ce qui ressort du rapport sur les salaires des cadres de la Confédération, publié vendredi.
Le directeur Felix Weber et ses trois adjoints ont reçu chacun un peu plus de 4000 francs l'année dernière pour financer leurs primes. Avec un salaire brut de plus de 800 000 francs, Felix Weber occupe la cinquième place du classement des dirigeants d'entreprises publiques les mieux rémunérés.
La Suva explique cette aide financière par ce qu'on appelle les «avantages sociaux», c'est-à-dire des prestations supplémentaires volontaires et non monétaires accordées par l'employeur:
Mais le fonctionnement de la Suva sur ce point sort un peu de l'ordinaire. Normalement, les conventions collectives ne concernent que les assurances complémentaires. Par ailleurs, les employés ne touchent habituellement pas de l'argent directement, mais bénéficient de remises intéressantes.
Il y a 15 ans, le groupe d'armement public RUAG payait encore la caisse maladie de son ancien directeur, mais cela fait longtemps que ce n'est plus le cas.
La Suva est généreuse non seulement en matière de primes d'assurance maladie, mais aussi en matière de cotisations patronales à la caisse de pension. En effet, en plus de son salaire total dépassant les 600 000 francs (composantes fixes et variables), le directeur de la Suva, Felix Weber, a reçu 177 352 francs pour sa caisse de pension. Cela représente 29% du salaire, à partir duquel sont calculées les cotisations pour la prévoyance professionnelle. A titre de comparaison, dans la catégorie d'âge de Felix Weber, le taux légal et habituel est de 18%.
Il s'en sort ainsi même un peu mieux que Vincent Ducrot, directeur général des CFF, et Roberto Cirillo, directeur général de La Poste. Ceux-ci dépassent certes une fois de plus la barre du million de francs (voir graphique), mais ils sont moins bien lotis en matière de prévoyance professionnelle: Ducrot a reçu 28%, Cirillo environ 20%.
Et la directrice de la caisse de pension de la Confédération? Pour Doris Bianchi, ses cotisations patronales s'élevaient en 2024 à environ 18% de son salaire.
Avec ses 40 membres, le conseil d'administration de la Suva est sans doute le plus grand de Suisse. La rémunération totale s'élevait l'année dernière à près de 739 000 francs. Il faut souligner que la Suva a pu afficher cette semaine un bénéfice annuel de 315 millions de francs pour 2024 et qu'elle va également baisser les primes pour les assurés.