Depuis deux ans, le prix de l'essence augmente. Aujourd'hui, et dans certaines stations-service, il a dépassé le seuil symbolique des 2 francs le litre d'essence. A ce rythme-là, qu'est-ce qui empêche que, d'ici à quelques mois, le prix atteigne les trois ou quatre francs le litre?
«Mais sans taxes ou surtaxes, j'imagine mal comment le prix de l'essence puisse coûter trois francs un jour», précise Martin Stucky, porte-parole d'Avenergy Suisse. S'il ne préfère pas faire de suppositions, il indique qu'à court terme, rien n'indique que le prix va baisser.
Pour comprendre ce qui influence le prix de l'essence, il faut déjà avoir en tête sa composition. Selon «Avenergy Suisse», le prix de l'essence se compose de trois blocs principaux: les coûts d’approvisionnement sur le marché international, les taxes étatiques et de droit public, ainsi que les coûts de distribution. Et aujourd'hui, d'après Martin Stucky, l'augmentation des prix à la pompe est surtout liée aux taxes, plutôt qu'au prix du produit brut.
Pour Laurent Pignot, responsable de la communication au TCS, le conflit entre l'Ukraine et la Russe joue un rôle, mais n'est pas l'unique raison de cette augmentation: «la demande mondiale de pétrole brut dépasse l'offre depuis un certain temps.»
Par ailleurs, l'action climatique prend aussi une responsabilité non négligeable dans cette augmentation: «les capitaux affluent apparemment de plus en plus vers des investissements durables. Les investissements dans l'augmentation des quotas de production de pétrole brut, ou même dans l’exploration de nouvelles sources, ont diminué», explique Laurent Pignot.
Mais alors comment réguler tout ça? Pour Nicole Mathys, il faut faire confiance à la loi du marché: «si les prix augmentent vraiment beaucoup, les gens vont ajuster leurs comportements.» Ce qui, à long terme, pourrait influencer les tarifs:
Que faire dans l'immédiat pour accuser le coup? Il n'y a rien à faire selon Martin Stucky, si ce n'est de rouler moins. Et pour Nicole Mathys, c'est plutôt une bonne chose pour la planète: «des prix élevés dans tout ce qui génère des émissions de CO2, c'est bien parce que ça va faire que l'on en consomme moins.»
A l'échelle du consommateur, Laurent Pignot conseille de planifier les ravitaillements et faire le plein là où c'est le moins cher: «Les stations-service situées dans des emplacements stratégiques, sur l'autoroute ou en ville, sont généralement plus chères.» Il précise toutefois: