«Prouver au monde qu'on peut démocratiser l'accès aux petite ou moyenne entreprise (PME) et aux petites sociétés». En transformant l'intégralité du capital de son entreprise Audacia, en «tokens», des jetons numériques enregistrés sur la blockchain, le Valaisan Alexandre Bonvin se veut ambitieux.
Ce lundi midi, une partie de ces «tokens» ont été mis en vente sur TDX, la première plateforme réglementée permettant ce genre d'échanges. L'opération est une première mondiale. En y participant, Alexandre Bonvin, qui témoigne en vidéo pour watson, voit loin:
«Notre objectif est de démocratiser l'investissement dans les sociétés non cotées en bourse», pointe Lamine Brahimi, cofondateur de la fintech Taurus qui vient de lancer la plateforme TDX, reconnue par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) depuis avril dernier. Le responsable souligne le coût très élevé d'une entrée en bourse et rappelle que seules 220 entreprises suisses sont cotées en bourse sur les près de 600 000 que compte notre pays.
Actuellement, il est donc très compliqué, voire impossible, pour un privé d'investir dans l'une des centaines de milliers de petites sociétés helvétiques. Une situation que le système de «tokens», plus rapide et moins onéreux, veut faciliter tant pour les entreprises que pour les investisseurs.
Les jetons numériques, qui coûteront entre quelques dizaines et quelques centaines de francs, offrent exactement les mêmes droits qu'une action papier. Les détenteurs peuvent recevoir des dividendes et un droit de vote proportionnel au nombre de parts. Par ailleurs, leurs actions pourront être revendues par la suite.
Lamine Brahimi précise toutefois que, pour le moment, les particuliers doivent passer par une banque ou être un investisseur professionnel pour avoir recours aux services de TDX. Mais, à moyen terme, la plateforme devrait être accessible directement par les privés. «Comme c'est une première mondiale, le régulateur, la FINMA, préfère procéder de manière prudente», explique-t-il.
La tokenisation d'Audacia sera suivie par celle d'autres sociétés helvétiques dans les mois à venir. «Notre objectif est d'en compter plus d'une dizaine d'ici la fin de l'année. Pour nous, l'important ce n'est pas la quantité, mais la qualité», confie Lamine Brahimi.
Le cofondateur de la société genevoise Taurus explique que sa plateforme est accessible à toutes les entreprises. «Cela va de la start-up à la PME familiale. Mais nous ciblons en priorité les sociétés très dynamiques qui font entre 5 et 50 millions de chiffres d'affaires».