Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté lundi et était détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires de ce pays en proie à la violence djihadiste, a appris l'AFP de sources sécuritaires.
«Le président Kaboré, le chef du Parlement et des ministres sont effectivement aux mains des soldats» à la caserne Sangoulé Lamizana de Ouagadougou, a indiqué une de ces sources à l'AFP, information confirmée par une autre source des services de sécurité.
Les soldats mutinés devraient faire une déclaration d'ici quelques heures. Le bâtiment de la télévision nationale dans la capitale était déjà encerclé lundi matin.
La veille, de violents échanges de tirs avaient eu lieu dans plusieurs casernes du pays. Le gouvernement avait dans un premier temps nié toute tentative de coup d'Etat et déclaré que la situation était sous contrôle. Il avait toutefois décrété un couvre-feu national entre 20h et 5h30.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a déclaré soutenir le gouvernement. Elle a appelé les soldats mutinés au dialogue. L'ambassade américaine à Ouagadougou est restée fermée «en raison des préoccupations sécuritaires persistantes».
Le Burkina Faso, qui compte 21 millions d'habitants, traverse une grave crise en raison de la montée du terrorisme islamiste dans la région du Sahel. De nombreuses milices, dont certaines ont prêté allégeance à l'Etat islamique (EI) ou à l'organisation terroriste Al-Qaïda, agissent au-delà des frontières avec le Mali et le Niger.
Plus d'un million d'habitants sont considérés comme des déplacés internes. Le mécontentement au sein de la population, qui reproche à Kaboré et à son gouvernement leur incapacité à agir, a fortement augmenté au cours des derniers mois.