Les pompiers en Algérie ont lutté ce jeudi 18 août contre une vingtaine de feux de forêt liés à la sécheresse et à une chaleur intense. Ceux-ci ont tout ravagé sur leur passage, faisant au moins 38 morts, dont des familles piégées dans un autocar.
Le bilan s'est alourdi avec 30 morts dont 11 enfants et 6 femmes à El Tarf dans l'extrême est, 5 à Souk Ahras, 2 à Sétif (au nord) et 1 à Guelma (à l'est), selon la protection civile et des médias locaux, qui ont aussi fait état de plus de 200 blessés parmi lesquels 10 pompiers.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si les feux déclenchés mercredi 17 août étaient d'origine criminelle, après des déclarations du ministre de l'Intérieur, évoquant des «incendies provoqués».
Selon la protection civile, 24 feux sont toujours en cours dans 7 préfectures. Ces dernières 24 heures, 1700 pompiers ont été mobilisés pour éteindre 118 foyers à travers 21 préfectures. L'armée et la protection civile utilisent des hélicoptères bombardiers d'eau.
Tous les ans, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène a été accentué par le réchauffement climatique, qui augmente la probabilité des canicules et des sécheresses. Il faisait environ 48 degrés Celsius mercredi 17 août à El Tarf, Guelma et Souk Ahras.
Sur la route vers El Kala, près d'El Tarf, les arbres sont calcinés, les véhicules brûlés et les moutons et les poules sont morts brûlés vifs dans des fermes.
«Une tornade de feu» a embrasé un parc animalier à El Kala, et une douzaine de personnes ont péri après avoir été «prises au piège dans un autocar», devant le zoo, selon des témoins.
Le premier ministre Aymen Benabderrahmane s'est rendu jeudi 18 août à El Tarf, où il a expliqué devant des médias qu'avec des rafales de vent de plus de 90 km/h:
Ces incendies ont ravivé le débat sur le manque de bombardiers d'eau, qui avait agité le pays en 2021, quand au moins 90 personnes avaient péri dans le nord, notamment en Kabylie, dans les pires incendies de l'histoire moderne algérienne. Sur les réseaux sociaux, l'universitaire Rafik Baba-Ahmed a pointé du doigt une mauvaise gestion de zones boisées envahies par les activités humaines. (sda/ats/afp)