La police munichoise a annoncé mercredi 17 août avoir interpellé un homme de 19 ans. Celui-ci a fait un salut hitlérien au passage d'une délégation d'athlètes israéliens en marge du Championnat d'Europe d'athlétisme.
Les seize athlètes se rendaient à un monument érigé à la mémoire des victimes de l'attentat perpétré le 5 septembre 1972 par l'organisation palestinienne «Septembre noir» aux Jeux olympiques de Munich, qui avait coûté la vie à onze membres de la délégation israélienne.
L'incident, survenu sur un pont reliant le stade à l'ancien village olympique aujourd'hui habité par des particuliers, a été observé par des policiers eux-mêmes qui escortaient la délégation jusqu'au monument.
La police a précisé dans un communiqué:
Aucun détail n'a été livré sur sa nationalité par les autorités. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, il s'agit d'un citoyen allemand portant «un nom arabe». L'ambassadeur désigné d'Israël en Allemagne, Ron Prosor, a retweeté cet article en commentant:
En Allemagne, le salut hitlérien ou le port de signes nazis comme la croix gammée sont réprimés par la loi et peuvent être sanctionnés par des amendes ou des peines allant jusqu'à trois ans de prison.
L'incident intervient à un moment où l'Allemagne s'apprête à marquer, dans un climat tendu, le 50e anniversaire de l'attentat du 5 septembre. Les familles des victimes ont toutefois annoncé décliner l'invitation à se rendre aux cérémonies.
Elles réclament aux autorités allemandes des «excuses publiques pour toutes leurs erreurs et leurs mensonges» dans cette affaire, «d'ouvrir toutes leurs archives, ainsi qu'une juste compensation financière».
Les autorités allemandes ont été tenues en partie pour responsables du dénouement sanglant de la prise d'otages, qui s'est terminée sur la base militaire de Fürstenfeldbruck, à une trentaine de kilomètres de Munich. Un policier ouest-allemand avait aussi été abattu, de même que cinq des huit agresseurs.
A l'approche de la commémoration de l'attentat, le président palestinien Mahmoud Abbas a pour sa part, au cours d'une conférence de presse mardi avec le chancelier Olaf Scholz à Berlin, refusé de répondre à une question sur l'attentat de Munich, comparant au lieu de cela les crimes commis contre les Palestiniens à un holocauste. Ces propos ont été vivement condamnés, en particulier en Israël et en Allemagne. (sda/ats/afp)