L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livré jeudi à une passe d'armes devant le Conseil de sécurité de l'ONU à propos du Nagorny Karabakh. Plusieurs pays ont exigé de Bakou des «garanties tangibles» après son offensive éclair.
Invités à s'adresser au Conseil de sécurité, les ministres arménien et azerbaïdjanais des affaires étrangères, Ararat Mirzoyan et Djeyhoun Baïramov, se sont mutuellement accusés d'être responsables de la dégradation de la situation dans cette région disputée du Caucase du Sud.
Prenant la parole en premier, le ministre arménien a affirmé qu'il n'y avait pas «deux parties dans ce conflit mais un agresseur et une victime». Il a accusé Bakou d'avoir lancé une offensive «injustifiée et planifiée» visant à «finaliser le nettoyage ethnique» au Nagorny Karabakh.
D'autres accusations ont été proférées sur le fait d'avoir mené des «bombardements intenses, sans discernement et d'utiliser de l'artillerie lourde, y compris le recours prohibé de bombes à sous-munitions».
Son homologue azerbaïdjanais a lui dénoncé une «campagne de désinformation» d'Erevan, accusée d'«alimenter et de soutenir les séparatistes» au Nagorny Karabakh, région qui est sous la souveraineté de Bakou. Il s'en est par ailleurs pris à un Conseil de sécurité «partial».
La France, pour sa part, a exigé de l'Azerbaïdjan qu'il donne des «garanties tangibles» pour ramener la paix deux jours après l'offensive éclair contre les séparatistes arméniens.
Paris, tout comme Washington, a vivement condamné l'attaque dans cette région disputée depuis des décennies. L'opération a abouti à une capitulation des séparatistes arméniens et à l'instauration d'un cessez-le-feu. La Russie a dit jeudi avoir enregistré cinq violations de ce cessez-le-feu. (ats/jch)