Des milliers d'Arméniens, venus de plusieurs pays européens, ont convergé dimanche à Bruxelles pour dénoncer la «complicité» de l'Europe après l'opération militaire azerbaïdjanaise au Nagorny Karabakh, une enclave désormais quasiment vidée de ses habitants arméniens.
Les dirigeants européens sont «des criminels envers le peuple arménien, ils font couler le sang du peuple arménien», a lancé l'une des organisatrices de cette manifestation, Talline Tachdian, devant ces milliers de personnes, souvent des jeunes, venues de France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne.
Une cinquantaine de cars ont fait le voyage depuis l'Île-de-France, où vit une partie de la communauté arménienne, l'une des plus importantes d'Europe.
Regroupés au coeur de l'Europe des institutions, ces manifestants s'en sont pris avec émotion et colère à l'Union européenne, coupable, selon eux, de fermer les yeux sur le drame en échange du gaz azerbaïdjanais que l'UE achète pour compenser en partie la perte du gaz russe.
Sur une autre, affichant une photo de la présidente de la Commission européenne serrant la main du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, c'est la complicité avec Bakou qui est dénoncée.
Depuis la capitulation la semaine dernière, l'enclave a été presque entièrement désertée par ses habitants, plus de 100 000 réfugiés ayant fui en Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.
«Nous sommes à Bruxelles pour rompre le mur de silence», qui entoure l'Arménie, a encore dit l'une des organisatrices.
En ouverture de la manifestation, une cinquantaine d'enfants ont chanté l'hymne européen, puis celui de l'Arménie, repris par la foule.
Quelque 10 000 personnes étaient présentes à Bruxelles, selon les organisateurs, plus de 3000, selon la police de Bruxelles, précisant qu'il s'agit d'une estimation faite en début de rassemblement.
Des rassemblements se sont aussi tenus dimanche à Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand ou Châteauroux pour soutenir les Arméniens ayant fui le Nagorny Karabakh.
A Marseille, plus d'un millier de personnes selon la police et «près de 5000» selon les organisateurs se sont rassemblées au Vieux-Port. «Nous sommes ici pour dénoncer le silence de la communauté internationale», a lancé Julien Harounyan, président du conseil de coordination des associations arméniennes de France pour le sud du pays. «Le message est clair: le Karabakh c'est l'Arménie». (ats/jch)