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Nouveaux combats entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie

An Ethnic Armenian soldier lights a candle in a improvised chapel near a fighting position on the front line, during a military conflict against Azerbaijan's armed forces in the separatist region ...
Un soldat arménien lors du précédent conflit entre les deux nations, en 2020 (image d'illustration).AP

Nouveaux combats entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie

L'Azerbaïdjan annonce avoir lancé «des opérations antiterroristes». Des détonations ont été entendues dans la capitale du Haut-Karabagh (République d'Artsakh).
19.09.2023, 12:3519.09.2023, 19:19
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L'Azerbaïdjan a annoncé mardi avoir lancé des «opérations antiterroristes» visant les forces arméniennes au Nagorny Karabakh, région que se disputent Arméniens et Azerbaïdjanais. Des détonations ont notamment été entendues dans la capitale Stepanakert.

Haut-Karabagh? Artsakh? Kézako?

La région est nommée Haut-Karabagh par Bakou et Artsakh (ou République d'Artsakh) par Erevan. Les tensions dans la région ont notamment augmenté en 2017, lorsqu'un vote a permis de changer la Consitution de la région ainsi que son nom, en République d'Artsakh.

Conflit frontalier au Haut-Karabagh.
Image: wikimedia

L'ONU et le Conseil de l'Europe considèrent que cette région fait partie de l'Azerbaïdjan. Elle est toutefois principalement peuplée d'Arméniens, et sa population a accepté le vote de 2017 à près de 75%.

Sur quoi porte le conflit?

L’Arménie chrétienne orthodoxe et l’Azerbaïdjan musulman sont depuis longtemps ennemis et cette région est le point chaud des tensions entre les deux pays. Après une guerre au début des années 1990, l’Arménie avait étendu son pouvoir sur la région. Mais la guerre de 2020 dans la région avait vu l’Azerbaïdjan, lourdement armé grâce à l’argent du secteur pétrolier et gazier, reprendre le contrôle sur ce territoire.

Le témoignage d'un soldat arménien 👇

Bakou occupe, depuis cette guerre, environ 150 kilomètres carrés de territoire arménien. Le ministère arménien des Affaires étrangères a exigé la semaine dernière que l'Azerbaïdjan quitte ces zones. Bakou a refusé, rétorquant que l'Arménie occupait toujours huit villages azerbaïdjanais.

L'Azerbaïdjan bloque d'ailleurs depuis des mois le couloir de Latchine, qui lie les 120 000 Arméniens habitant le Haut-Karabakh et l'Etat arménien. Un manque de nourriture et de médicaments a été décrété dans la région.

Ce qu'en dit l'Azerbaïdjan

«Des opérations antiterroristes ont commencé dans la région. Dans le cadre de ces mesures, les positions des forces armées arméniennes sont mises hors d'état de nuire à l'aide d'armes de haute précision sur la ligne de front et en profondeur.»
Ministère azerbaïdjanais de la Défensecommuniqué

L'Azerbaïdjan a informé la Russie et la Turquie de son opération militaire en cours. «Le commandement du contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie et la direction de l'Observatoire turco-russe (du cessez-le-feu) ont été informés des activités menées», a indiqué le ministre azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué.

Ce qu'en dit l'Arménie

Peu après le lancement de l'opération, les autorités séparatistes arméniennes ont fait état de «tirs intensifs» sur plusieurs villes de la région.

«L'Azerbaïdjan a lancé une opération militaire de grande envergure contre la république d'Artsakh (le nom donné par les Arméniens au Nagorny Karabakh, ndlr)», a indiqué la représentation des séparatistes en Arménie.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé que l'Azerbaïdjan avait lancé une opération armée terrestre dans le Nagorny Karabakh et voulait «entraîner l'Arménie dans les hostilités». Il a assuré cependant que l'armée arménienne n'était pas engagée dans les combats.

«L'Azerbaïdjan a lancé une opération terrestre visant au nettoyage ethnique des Arméniens de la région du Karabakh», a dit mardi Nikol Pachinian dans une déclaration télévisée, assurant par contre que la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise était, elle, stable et que l'Arménie n'était «pas engagée dans des actions armées».

Il l a appelé la Russie et l'ONU à agir face à l'opération militaire lancée par l'Azerbaïdjan dans le territoire du Nagorny Karabakh. Il a ajouté:

«Nous espérons que le Conseil de sécurité des Nations unies prendra également des mesures»
Nikol Pachinian, premier ministre arménien

Bilan actuel des évènements

Au moins deux civils ont été tués et 23 autres blessés, ont annoncé les autorités séparatistes arméniennes de cette enclave, dont Gegham Stepanyan, le défenseur des droits de la région séparatiste. «Des infrastructures civiles sont également prises pour cible» par l'armée azerbaïdjanaise, a-t-il affirmé.

Les réactions internationales

La Russie a appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à respecter les accords en vigueur pour le Nagorny Karabakh et à éviter les provocations, disant être en contact avec Bakou.

«Il faut respecter tout ce qui a été convenu, éviter les provocations, oeuvrer à l'apaisement et au règlement de la situation, faire preuve de responsabilité dans le respect des engagements»
Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe

(ats/acu)

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