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Les Arméniens quittent le Haut-Karabakh par milliers

epa10882543 A still image taken from a handout video provided by the Russian Defence Ministry press-service shows Russian peacekeepers evacuating Nagorno-Karabakh civilians at an undisclosed location, ...
Des soldats russes amènent des vivres dans la capitale Stepanakert, avant d'évacuer des civils, lundi 25 septembre.RUSSIAN DEFENCE MINISTRY

Les Arméniens quittent le Haut-Karabakh par milliers

Des milliers d'Arméniens fuient l'enclave du Haut-Karabakh vers le centre du pays. Pendant ce temps-là, le président turc Erdogan est arrivé dans la région pour s'afficher aux côtés du président Azerbaïdjanais.
25.09.2023, 18:06
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Près de 5000 réfugiés du Nagorny Karabakh sont arrivés en Arménie. Dans le même temps, le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays joue un rôle majeur dans cette partie du Caucase, est arrivé lundi en Azerbaïdjan pour y rencontrer son président Ilham Aliev.

Les entretiens doivent se dérouler dans le Nakhitchevan, une petite bande de terre frontalière de la Turquie nichée entre l'Arménie et l'Iran et rattachée à l'Azerbaïdjan au début des années 1920 mais sans continuité territoriale avec le reste de ce pays. Les deux hommes doivent en outre y inaugurer un nouveau gazoduc et un complexe militaire azerbaïdjanais.

Une démonstration de force turque contrastant avec le retrait apparent de la région de la Russie, même si celle-ci a fermement rejeté lundi les critiques du Premier ministre arménien Nikol Pachinian qui lui a implicitement reproché la veille à la télévision son manque de soutien.

Et ce après la victoire en moins de 24 heures mercredi de l'armée azerbaïdjanaise contre les troupes de la «république» autoproclamée du Nagorny Karabakh, une région en majorité peuplée d'Arméniens rattachée en 1921 à l'Azerbaïdjan par le pouvoir soviétique.

Dans le même temps, des représentants de l'Azerbaïdjan participaient à une deuxième série de pourparlers de paix, après ceux de jeudi, avec les Arméniens du Nagorny Karabakh, en vue de réintégrer cette communauté, ont signalé les médias officiels azerbaïdjanais.

L'afflux de réfugiés se poursuit

Lundi, l'afflux sur le sol arménien de réfugiés du Nagorny Karabakh se poursuit, avec d'immenses embouteillages signalés sur l'unique route reliant sa capitale Stepanakert à l'Arménie. Les premières arrivées d'habitants de cette enclave depuis la défaite des combattants séparatistes avaient eu lieu dimanche au poste-frontière arménien de Kornidzor.

«A la date du 25 septembre, à midi, 4850 personnes déplacées de force sont entrées en Arménie à partir du Nagorny Karabakh»
Gouvernement arménien

Dans la ville de Goris, plus à l'ouest, le centre humanitaire installé dans les locaux du théâtre municipal ne désemplit pas depuis dimanche soir. Toute la nuit, des réfugiés se sont succédé pour se faire enregistrer, trouver une solution d'hébergement ou un transport vers d'autres régions d'Arménie.

Anabel Ghoulassian, 41 ans, vient d'arriver en minibus à Goris avec cinq de ses sept enfants — les deux autres sont à Erevan, la capitale arménienne — et son mari. Au début des combats, la semaine dernière, ils sont tous allés chercher protection dans la base russe de l'aéroport de Stepanakert. Mais ils s'en sont fait expulser après la première nuit et ont ensuite vécu dans un bâtiment abandonné sans toit.

«C'étaient des jours horribles, on était simplement assis les uns à côté des autres. Riches ou pauvres, tous au même endroit»
Anabel Ghoulassian

Les autorités du Nagorny Karabakh ont fait savoir dimanche que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur place depuis la précédente guerre de l'automne 2020 (une autre beaucoup plus meurtrière avait eu lieu de 1988 à 1994).

Fatigués de la guerre

L'Azerbaïdjan s'est pour sa part engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie. Beaucoup craignent que les Arméniens fuient massivement le Nagorny Karabakh, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise. Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la situation humanitaire y demeure très tendue. Selon les Arméniens 200 personnes ont péri dans les affrontements de la semaine dernière.

Côté azerbaïdjanais, dans les localités proches du Nagorny Karabakh, comme Terter et Beylagan, beaucoup de ceux qui ont dû par le passé quitter cette région veulent y résider à nouveau. Comme Nazakat, une ancienne ouvrière qui a perdu son mari au cours du conflit:

«Bien sûr, je veux retourner au Karabakh, nous sommes fatigués de la guerre et de la peur»
Nazakat Valieva, 49 ans

Pour Azad Abbassov, un professeur d'école, les Arméniens et les Azéris pourraient vivre côte à côte, «nous devons éliminer les germes de l'animosité entre nous». «Si les Arméniens quittent le Karabakh, ce n'est pas grave, s'ils restent, c'est très bien pour eux s'ils acceptent notre citoyenneté», commente Chemil Valiev, un commerçant de 40 ans à Gandja, la deuxième plus grande cité d'Azerbaïdjan.

Note: (sda/ats/afp)

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