La Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina a pris la fuite en hélicoptère, avant l'assaut de son palais par des manifestants antigouvernementaux à Dacca où au moins 56 personnes ont été tuées lundi. Le chef de l'armée a annoncer la formation d'un gouvernement intérimaire.
«Le pays a beaucoup souffert, l'économie a été touchée, de nombreuses personnes ont été tuées. Il est temps de mettre fin à la violence», a déclaré le général Waker-Uz-Zaman, annonçant la démission de la dirigeante de 76 ans, Sheikh Hasina, lors d'une adresse à la nation diffusée par la télévision d'Etat bangladaise, un mois après le début des manifestations antigouvernementales.
Il a promis que les responsables des meurtres commis pendant les manifestations seraient poursuivis en justice. Au moins 56 personnes ont été tuées lundi, selon la police, sur un total de plus de 300 depuis le début des manifestations en juillet, selon un bilan établi à partir de données de la police, de responsables et de sources hospitalières.
Des témoins et des policiers ont rapporté des affrontements entre groupes rivaux.
Tout Dacca s'est transformé «en champ de bataille» et une foule de plusieurs milliers de manifestants a mis le feu à des voitures et des motos près d'un hôpital, selon une autre source policière. En réaction, le gouvernement avait notamment fermé les écoles et universités et déployé l'armée.
La crise sociale s'est muée en crise politique à partir du 16 juillet, quand la répression a fait ses premiers morts, les manifestants réclamant alors la démission de la cheffe de l'Etat. «Il ne s'agit plus seulement de quotas d'emplois», a déclaré une jeune manifestante rencontrée à Dacca:
Le gouvernement a été accusé par des groupes de défense des droits humains d'utiliser les institutions de l'Etat pour consolider son emprise sur le pouvoir et éradiquer la dissidence, y compris en faisant procéder à des exécutions extrajudiciaires de militants de l'opposition.
(sda/ats/afp)