La compagnie britannique Easyjet a annoncé, lundi, une réduction de sa capacité de transport pour l'été 2022. La mesure, reflet d'un manque aigu de personnel, doit permettre d'éviter le chaos dans les aéroports comme ces dernières semaines.
Vu l'accélération «sans précédent» du trafic au premier semestre 2022 grâce à la levée des restrictions sanitaires, «l'aviation en Europe fait face à des difficultés opérationnelles» qui comprennent des «retards dans le contrôle du trafic et des pénuries de personnel» dans les aéroports, ce qui entraîne retards et annulations en série, justifie la compagnie à bas prix.
«Un marché du travail très tendu pour tout le secteur y compris les personnels de cabine et des durées en hausse pour vérifier les identités» des candidats aux emplois dans l'aviation nuisent aux efforts pour accélérer l'offre, ajoute-t-elle.
Easyjet n'est pas très précise, mais souligne néanmoins:
Gatwick a notamment annoncé, vendredi, qu'il limitait le nombre de vols quotidiens en juillet et août pour éviter une répétition du chaos dans les aéroports ces dernières semaines.
Easyjet pense être en mesure de faire voler la plupart des voyageurs concernés sur d'autres vols, «beaucoup le même jour que celui réservé à l'origine», et promet de prévenir ses clients à l'avance.
Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown, note que «ces plans vont rallonger la reprise (post-pandémie) pour Easyjet», avec des coûts «énormes» de la montée en puissance de l'offre.
Elle relève, toutefois, que «la tendance est positive et que la demande de voyages est là».
«Il y aura un coût de l'impact» de ces mesures, prévient Easyjet sans plus de précisions même s'il affirme que les perspectives à moyen terme restent «attractives».
L'entreprise n'a pas donné de chiffres concrets. L'analyste Alex Irving de Bernstein research estime que les coûts supplémentaires liés aux annulations se situeront entre 100 et 200 millions de livres sterling (jusqu'à près de 233 millions d'euros).
Le groupe souligne, par ailleurs, que les réservations restent «fortes», avec celles pour le quatrième trimestre similaire à leur niveau pré-pandémie de l'exercice 2019.
Le transporteur britannique table, à présent, pour son troisième trimestre décalé, qui s'achève le 30 juin, sur une capacité de transport de 87% des niveaux de l'exercice 2019, contre 90% prévus jusque-là.
Cela représente 140 000 vols pour 22 millions de passagers, et 550% de la capacité pour la même période sur l'exercice 2021, quand les restrictions liées à la pandémie paralysaient encore l'essentiel du trafic.
Au quatrième trimestre, qui s'achève le 30 septembre, la capacité de transport est attendue autour de 90% du niveau de l'exercice 2019, contre 97% jusqu'alors. (jah/ats)