L'orpaillage illégal a connu une avancée record l'an dernier dans la plus grande réserve indigène du Brésil, dans un «climat de terreur permanente», selon un rapport publié lundi.
La zone touchée par le «garimpo», terme brésilien utilisé pour ces mines d'or sauvages, a augmenté de 46% l'an dernier par rapport à 2020 en territoire Yanomami, pour atteindre 3272 hectares au total. C'est la plus forte augmentation annuelle depuis que le début des relevés, en 2018, selon le rapport de l'association Hutukara Yanomami (Hay).
Des témoignages cités par le document évoquent les difficultés rencontrées par les populations autochtones pour trouver de la nourriture en raison de la destruction de la forêt tropicale où ils trouvent normalement leurs moyens de subsistance. Certains se retrouvent donc forcés à travailler dans les mines d'or illégales en l'échange de repas.
D'autres habitants racontent également que des orpailleurs, souvent liés au crime organisé, demandent à des familles de leur livrer des jeunes filles pour des relations sexuelles contre de la nourriture. «Les femmes Yanomami voient les orpailleurs comme de terribles menaces», insiste l'association Hay, qui dénonce «un climat de terreur permanente».
L'orpaillage illégal s'est intensifié ces dernières années en Amazonie avec l'envolée du cours de l'or. Cette activité a causé la déforestation de 125 km2 en 2021, une surface supérieure à celle de Paris intra-muros.
Le président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, est accusé par les associations de défense des indigènes de vouloir faire approuver à marche forcée au Parlement des lois visant à autoriser les activités minières dans les territoires indigènes. (ats/jch)