Wendy Sherman, numéro deux du département d'Etat américain, est arrivée dimanche dans la grande ville de Tianjin (nord de la Chine), où elle doit s'entretenir avec le ministre chinois des Affaires étrangères.
Cette rencontre sur le sol chinois est la première pour un haut responsable de la diplomatie américaine depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche au début de l'année. Jusqu'ici, depuis l'entrée en fonction de l'administration Biden, seul l'émissaire américain pour le climat John Kerry s'était rendu en Chine, en avril. Le climat est l'un des rares thèmes sur lesquels Washington espère pouvoir coopérer avec les Chinois.
Lundi matin, Wendy Sherman a rencontré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng. La presse n'a pas été conviée.
Les deux premières puissances mondiales restent à couteaux tirés sur de nombreux sujets, des droits humains au commerce en passant par la technologie et la reprise en main de Pékin à Hong Kong.
Selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, Xie Feng a accusé les Américains d'être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique. Les relations sont «dans une impasse» et Washington doit cesser de «diaboliser» Pékin, a-t-il lancé, ajoutant:
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden n'a pas beaucoup modifié la politique de son prédécesseur envers la Chine, laissant notamment en place les sanctions commerciales imposées par Donald Trump sur les produits chinois. Il s'est en outre efforcé de convaincre les alliés de l'Amérique de rejoindre un front commun des démocraties face à une Chine perçue comme de plus en plus autoritaire et agressive.
La Chine critique ouvertement la politique générale des Etats-Unis à son égard. Mais aussi les différents points de sa stratégie actuelle. Le régime communiste s'était déjà livré à une guerre des mots lors du premier face-à-face de l'ère Biden entre diplomates des deux pays en mars à Anchorage (Alaska).
L'administration Biden a résumé sa stratégie chinoise par les trois concepts confrontation-concurrence-coopération, se laissant une marge de manœuvre pour discuter avec Pékin «là où c'est possible», notamment sur le climat.
Mais cet espoir s'est heurté lundi à une fin de non-recevoir. Le peuple chinois voit dans la stratégie américaine «une tentative mal déguisée de freiner la Chine et de la réprimer», a martelé Xie Feng à son interlocutrice, qui a également déclaré:
L'offensive est encore plus précise. Selon la diplomatie chinoise, Xie Feng a remis deux listes à Wendy Sherman, l'une de «méfaits» américains, pris par l'ex-administration Trump (2017-2021), que Pékin souhaite voir rectifiés. Et l'autre comportant une série de réclamations adressées à Washington, dont voici les principales:
(ats)