Depuis des mois, les troupes russes sont sous le feu de l'artillerie ukrainienne sur la rive occidentale du Dniepr. Les Ukrainiens ont entre-temps rendu inutilisables tous les passages sur le large fleuve pour le trafic lourd. La situation d'approvisionnement de la capitale de la province, Kherson, est ainsi devenue précaire.
En ordonnant aux troupes de la région de Kherson de quitter la rive occidentale et de passer sur la rive orientale, le commandement de l'armée russe reconnaît sa défaite sur le front sud-ukrainien. Kherson était et reste un symbole important pour les deux belligérants: c'était la seule capitale de province que la Russie avait pu conquérir.
Le retrait annoncé est embarrassant pour le président Poutine, qui a encore récemment annexé la région de Kherson à la Fédération de Russie avec trois autres provinces ukrainiennes il y a peu. Pour lui, Kherson se trouve sur le territoire russe, mais ses soldats doivent désormais s'en retirer, sans combattre. La débâcle dans laquelle Poutine a plongé la Russie et son armée devient ainsi évidente pour tous.
Le général Sourovikine, commandant en chef du corps d'invasion, a justifié sa décision par les difficultés d'approvisionnement des troupes à Kherson. Sur l'autre rive du Dniepr, il est beaucoup plus facile de se défendre et il s'agit en outre d'éviter les pertes inutiles.
Quelques-unes des meilleures unités des forces armées russes sont stationnées dans la région de Kherson. Parmi elles se trouvent des troupes d'infanterie de marine et des troupes aéroportées, dont la perte ne serait pas supportable après un long siège par les Ukrainiens. La Russie a un besoin urgent de ces troupes pour stabiliser le front ailleurs.