«Environ 200 obus d'artillerie ont été tirés par la Corée du Nord (près) de l'île de Yeonpyeong», a déclaré un responsable du ministère sud-coréen de la Défense lors d'une conférence de presse.
«L'armée nord-coréenne a effectué plus de 200 tirs aujourd'hui entre 09h00 et 1hH00 (01h00 et 03h00 du matin en Suisse) dans les zones de Jangsan-got dans le nord de l'île de Baengnyeong et dans le nord (...) de l'île de Yeonpyeong», a déclaré un responsable du ministère de la Défense lors d'une conférence de presse.
Les autorités locales de l'île de Yeonpyeong ont déclaré à l'AFP que les civils avaient reçu l'ordre d'évacuer à titre de «mesure préventive».
L'île sud-coréenne de Yeonpyeong se situe en mer Jaune. En 2010 déjà, Pyongyang avait déjà tiré 170 obus d'artillerie sur cette île, faisant quatre morts - dont deux civils - pour ce qui était une triste première depuis la guerre de Corée, dans les années 50.
Les habitants de l'île sud-coréenne de Baengnyeong (nord-ouest) ont également été priés d'évacuer. «Nous faisons des annonces d'évacuation en ce moment», a confirmé à l'AFP un responsable de district de l'île de Baengnyeong, ajoutant être informé d'un exercice naval à venir par l'armée sud-coréenne.
Le barrage d'artillerie de Pyongyang à proximité de deux îles frontalières sud-coréennes constitue un «acte de provocation», a accusé Séoul vendredi, pressant son voisin d'y mettre un terme et prévenant qu'il répondra par des mesures «appropriées».
Quelques heures plus tôt vendredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a appelé à accroître la production de lanceurs de missiles lors d'une visite dans une usine d'armement, et ce, en préparation d'une «confrontation militaire» avec la Corée du Sud et les Etats-Unis, selon l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA.
Les deux Corée ont entamé en 2018 un processus de rapprochement, caractérisé par trois rencontres entre Kim Jong Un et le président sud-coréen de l'époque, Moon Jae-in. Toutefois, les relations entre les deux Corée se sont détériorées jusqu'à atteindre un point bas cette année après le lancement d'un satellite espion par Pyongyang, qui a poussé Séoul à suspendre partiellement un accord militaire de 2018 visant à désamorcer les tensions.
Au terme d'une réunion du comité central du Parti des travailleurs de Corée, fin décembre, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une «guerre» qui pouvait «être déclenchée à tout moment» sur la péninsule.
En 2023, la Corée du Nord a procédé à un nombre record d'essais de missiles balistiques, en violation de nombreuses résolutions de l'ONU le lui interdisant. Le pays a également gravé dans sa Constitution son statut de puissance nucléaire, et a testé avec succès le Hwasong-18, le missile balistique intercontinental (ICBM) le plus puissant de son arsenal, capable d'atteindre les Etats-Unis. (mbr/ats)