Deux ans de prison ferme pour atteinte grave à l’ordre public et incitation à la violence contre la police. Voilà la sentence prononcée, la semaine passée, par un tribunal danois, à l'encontre d'une manifestante ayant lancé à la foule: «Etes-vous prêts à détruire la ville de manière non violente? Juste pour faire prendre conscience que nous sommes contre ce confinement du gouvernement.» La trentenaire avait également cherché à poursuivre la manifestation, une fois celle-ci dissoute.
Racontée dans Le Temps, la décision du Tribunal correctionnel de Copenhague, à l'encontre de cette mère de famille, provoque de vives réactions au Danemark, pays habituellement attaché à la liberté d'expression. «Les réactions du procureur et de la police paraissent hors de contrôle, explique Jacob Mchangama, directeur du centre de réflexion Justitia. Ils commettent à leur façon une forme de vandalisme contre notre société libre en serrant aussi durement la vis.»
En mars 2020, le Royaume avait, très rapidement, adopté une loi doublant les peines pour des délits liés à la pandémie. Une disposition, qui devait mettre fin aux abus d'aide publique, ainsi qu'aux vols de masques et de gel hydroalcoolique, qui fait désormais débat.
Dimanche dernier, une enseignante a été arrêtée pour avoir publié, sur Facebook, une photo d'une poupée à l'effigie de la première ministre, en feu. Elle risque huit ans de prison, donc seize avec le principe de la double peine.