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Covid-19: l'OMS n'écarte pas thèse d'une fuite de laboratoire

Covid-19: l'OMS n'écarte pas la thèse de la fuite d'un labo chinois

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L'idée selon laquelle le Covid-19 se serait échappé d'un laboratoire chinois ne relève plus d'une vague théorie complotiste. Selon des experts nommés par l'OMS, cette thèse mérite même de «plus amples recherches».
09.06.2022, 21:2410.06.2022, 05:56
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Ils étaient quelque 27 experts nommés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour enquêter sur les origines du Covid-19. Le groupe s'est même donné un nom: le Sago, pour «Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes» - cela méritait bien un acronyme.

Jeudi, le Sago s'est donc réuni pour donner un premier rapport sur les avancées de ses recherches. Quel que soit le scénario considéré sur l'origine du virus (une fuite d'un laboratoire, la transmission par un animal...), les experts ont insisté sur l'absence de preuves définitives à ce stade:

«Ce rapport préliminaire n'est pas destiné - et il ne le fait d'ailleurs pas - à apporter des conclusions définitives sur les origines du Sars-Cov2, parce qu'il faut plus d'informations grâce aux études que le rapport recommande»

De ce fait, ils ont dressé une liste d'études supplémentaires à mener - notamment sur a théorie d'un passage du virus du Covid-19 de la chauve-souris à l'homme par le biais d'un animal intermédiaire, non identifié.

En fait, la mission du Sago va même plus loin

La recherche du Sago dépasse largement le cadre de la seule enquête sur les origines du Covid-19. Il doit surtout établir un catalogue de meilleures pratiques pour permettre de mieux détecter, et plus rapidement, le vecteur de la prochaine pandémie.

Cependant, l'attention se porte naturellement sur l'origine du Sars-Cov2. Pour rappel, le virus a fait une quinzaine de millions de morts selon l'OMS, depuis les premiers cas identifiés dans la ville chinoise de Wuhan fin 2019.

Le débat sur les origines est virulent dans la communauté scientifique. Qui plus est, il a pris une dimension politique qui complique l'enquête.

Un tollé politique

Un premier groupe mixte de scientifiques internationaux et chinois, qui avait enquêté en Chine au début de 2021 après de longues tractations avec les autorités, avait privilégié la thèse de l'animal intermédiaire et le départ sur un marché de Wuhan.

Pourquoi avoir écarté cette hypothèse?

Ce sont trois experts de Sago de Chine, du Brésil et de Russie qui ont estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre la piste d'une fuite d'un laboratoire.

En écartant la thèse de la fuite d'un laboratoire de cette ville chinoise, malgré un manque de données , il avait provoqué un véritable tollé. Au point d'obliger carrément le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à la remettre sur la table.

Désormais, toutes les possibilités sont envisagées

A présent, plus question pour le Sago d'exclure totalement cette hypothèse. Mais attention: «Ce n'est pas parce que nous en parlons que nous pensons que c'est l'explication», a souligné la présidente du groupe, Marietjie Venter. Elle estime que, pour l'heure, «les indices les plus solides pointent vers une zoonose».

Mais «nous devons avoir l'esprit ouvert et couvrir toutes les hypothèses», y compris celle de la fuite d'un laboratoire, a renchéri le co-président, Jean-Claude Manuguerra, lors d'un point de presse.

Et plus de deux ans et demi après le début de la crise, le Sago reconnaît «qu'il manque encore des données clés pour comprendre comment la pandémie de Covid-19 a commencé», même si des progrès ont été réalisés par exemple sur l'identification des animaux susceptibles de jouer le rôle d'intermédiaire.

Des vérifications sont aussi en cours sur d'éventuels cas en dehors de Chine avant ceux détectés à Wuhan, notamment en Italie mais aussi en France et aux Etats-Unis.

Le sujet est ultra-sensible

Le groupe a souligné qu'il «n'a eu accès qu'à des informations mises à sa disposition dans des documents publiés ou des présentations» de scientifiques invités, notamment chinois, et pas à des données brutes. Il dresse donc une longue liste de vœux de plusieurs pages détaillant les études supplémentaires nécessaires à ses yeux pour tenter d'avancer dans l'enquête.

Quoi qu'il en soit, la collaboration active des autorités chinoises sera nécessaire pour un bon nombre de ces requêtes, y compris sur le volet laboratoire, un sujet ultra-sensible. «Nous n'avons pas le mandat pour entrer dans un pays, nulle part dans le monde, et nous avons besoin de la collaboration et de la coopération des pays» pour mener ces enquêtes, a rappelé Maria van Kerkhove, qui supervise la lutte contre le Covid-19 à l'OMS.

«Nous allons continuer à travailler avec nos collègues en Chine pour voir comment nous pouvons avancer sur chacune des études qui a été recommandée» dans le rapport, a-t-elle assuré.

Le dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus a pour sa part insisté qu'il était crucial que le travail des scientifiques pour déterminer les origines de Covid «soit complètement séparé de la politique». (mbr/ats)

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