Les mesures sanitaires ne passent décidément pas aux Pays-Bas. Alors que l'instauration du couvre-feu, fin janvier, avait provoqué les plus graves émeutes depuis plusieurs décennies et qu'un centre de dépistage avait été incendié, un deuxième centre a été pris pour cible ce matin.
«Près du centre de dépistage du service local de santé publique à Bovenkarspel (réd: Hollande-Septentrionale), un explosif s'est enclenché à 06h55. Des fenêtres ont été détruites, mais il n'y a pas eu de blessés. La police enquête. Le périmètre a été bouclé», a affirmé la police. Les services de déminage ont été déployés sur place afin de déterminer si du matériel explosif s'y trouve toujours.
«Pour l'instant, nous n'excluons aucune piste et ne pouvons encore rien dire sur les motivations, une enquête est en cours», a déclaré Menno Hartenberg, porte-parole de la police de Hollande-Septentrionale, tout en excluant une piste accidentelle.
L'incident s'est produit dans une région proche de celle où un centre de dépistage avait été incendié en janvier dernier, lors de l'entrée en vigueur d'un couvre-feu pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Il existe une longue tradition antivaccination parmi les protestants conservateurs de la dite «Ceinture de la Bible» dans le centre des Pays-Bas.
Fin janvier, des affrontements avaient alors opposé la police anti-émeute à des groupes de protestataires à Amsterdam et dans plusieurs autres villes dont Rotterdam qui avaient été la scène de pillages. Des dizaines de personnes avaient été arrêtées.
Le couvre-feu s'est aussi retrouvé la semaine dernière au cœur d'une bataille juridique lancée par un groupe opposé aux restrictions sanitaires, poussant le gouvernement à faire passer une nouvelle loi afin d'assurer le maintien de la mesure. Une Cour d'appel de La Haye a ainsi invalidé le 26 février l'annulation du couvre-feu, rejetant un jugement antérieur. (ats/FF)