Deux travailleurs humanitaires, un Canadien et une Espagnole, ont trouvé la mort près de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, dans une attaque attribuée dimanche par Kiev aux troupes russes, au moment où Moscou organisait des scrutins controversés dans les territoires annexés.
«Ce bombardement russe montre une fois de plus à quel point la guerre est proche pour tous les citoyens du monde», a commenté dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dénonçant cette «attaque d'une voiture de volontaires par les terroristes russes».
Selon l'ONG, l'attaque a eu lieu samedi matin à Tchassiv Yar, près de Bakhmout. «A la suite d'un tir direct, le véhicule s'est renversé et a pris feu», a-t-elle indiqué.
Moscou organisait ce week-end des élections décriées dans les territoires annexés d'Ukraine, où le parti du président Vladimir Poutine, Russie unie, est victorieux, sans surprise, selon la commission électorale russe.
Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé en septembre 2022 l'annexion de quatre territoires ukrainiens qu'elle ne contrôle que partiellement - Zaporijjia, Kherson, Donetsk et Lougansk -, à l'issue des «référendums» non reconnus par la communauté internationale. Kiev et ses alliés ont d'ores et déjà dénoncé des scrutins «illégaux».
Les travailleurs humanitaires tués avaient quant à eux quitté Sloviansk et se dirigeaient vers Bakhmout pour évaluer les besoins de civils «pris dans les échanges de tirs» dans la ville d'Ivanivske.
Le Canada a confirmé la mort d'un de ses ressortissants, sans vouloir donner davantage de détails.
Road to Relief a indiqué que deux de ses bénévoles, Ruben Mawick, de nationalité allemande, et Johan Mathias Thyr, de nationalité suédoise, avaient été «blessés par des éclats et des brûlures», précisant qu'ils étaient hospitalisés dans un état «stable».
Hospitalisé à Dnipro (centre-est de l'Ukraine), le Suédois âgé de 34 ans a déclaré au quotidien suédois Expressen que leur véhicule avait été attaqué par un «drone» qui visait vraisemblablement le conducteur:
Originaire de Barcelone, Emma Igual avait co-fondé l'ONG Road to Relief, qui se consacre à l'évacuation de civils loin de la ligne de front, avec un Français, Henri Camenen, en mars 2022, peu après le début du conflit en Ukraine.
Dans un entretien au Jewish Chronicle, publié en juillet, elle expliquait que sa grand-mère juive avait fui l'Autriche pendant la Seconde Guerre mondiale et avait été adoptée en Espagne après avoir perdu toute sa famille dans les camps d'extermination:
La région de Donetsk a subi les pires combats depuis l'invasion russe lancée en février 2022 et Moscou a revendiqué l'annexion du territoire l'année dernière.
La bataille pour Bakhmout, qui a été capturée par les forces russes en mai, est restée l'une des plus meurtrières de l'invasion, les forces ukrainiennes repoussant désormais les lignes russes le long des flancs nord et sud de la ville.
En février, un secouriste américain de 33 ans, Pete Reed a été tué près de Bakhmout lorsque son véhicule a été touché par un missile.
En mai, le journaliste de l'AFP Arman Soldin a été tué par un tir de missile à Tchassiv Yar. (ats/jch)