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Ecologie

Energies renouvelables et nucléaire en vedettes de la COP28

A la COP28, «L'énergie nucléaire, c'est l'avenir»

Les pays réunis à Dubaï ont plaidé pour le nucléaire et les renouvelables, et contre le charbon et le méthane.
02.12.2023, 11:2602.12.2023, 18:27
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UAE Minister of Energy, Suhail al-Mazrouei speaks at an event for nuclear energy at the COP28 U.N. Climate Summit, Saturday, Dec. 2, 2023, in Dubai, United Arab Emirates. (AP Photo/Peter Dejong)
Keystone

Contre le charbon et le méthane, et pour le nucléaire et les renouvelables. Les pays réunis à la COP28 à Dubaï mettent les projecteurs samedi sur le monde énergétique de demain, parallèlement à des négociations sur comment parvenir à un monde sans énergies fossiles.

La journée de samedi a été lancée par l'appel d'une vingtaine de pays à tripler les capacités de l'énergie nucléaire dans le monde d'ici 2050, par rapport à 2020, illustrant le spectaculaire regain général d'intérêt pour l'atome, qui permet de générer de l'électricité quasiment sans carbone, mais a souffert après l'accident de Fukushima en 2011.

Pourquoi le nucléaire?

Lors d'un événement à Dubaï en compagnie de plusieurs dirigeants, l'émissaire américain pour le climat, John Kerry, a déclaré:

«Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu'on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sans nucléaire»

Il a été suivi par Emmanuel Macron, qui a dit:

«Je veux réitérer que l'énergie nucléaire est une énergie propre, il faut le répéter»

Même son de cloche pour son homologue polonais, Andrzej Duda, selon qui:

«L'énergie nucléaire, c'est l'avenir»

Outre les Etats-Unis et le Canada, la vingtaine de signataires inclut, selon une liste publiée par les Américains, les pays européens pro-nucléaires ainsi que la Corée du Sud, le Ghana, les Emirats arabes unis qui viennent de construire leur première centrale, et le Japon, qui relance ses centrales.

Une énergie «dangereuse»

Mais la Chine et la Russie, les premiers constructeurs de réacteurs nucléaires dans le monde aujourd'hui, n'ont pas signé. Cet appel volontaire n'est en aucun cas contraignant dans le cadre de l'ONU.

Le but est de promouvoir les alternatives aux fossiles, donnant aux pays des arguments pour espérer négocier la fin du pétrole, du charbon et du gaz dans un accord final à la COP.

Les écologistes préfèreraient une transition sans nucléaire: Masayoshi Iyoda, de l'ONG 350.org, a immédiatement dénoncé une énergie «dangereuse», rappelant que le solaire et l'éolien étaient moins polluants.

Tripler les énergies renouvelables

Un autre appel de pays, plus consensuel, sera justement lancé samedi ici: le triplement des capacités d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse...) d'ici 2030, avec cette fois 110 pays, dont l'UE et les pays du G20. Cet objectif finira-t-il adopté par consensus par le reste des pays du monde à la COP28?

Dans des dizaines de salles et dans les cafés en plein air de l'Expo City 2020, le site qui accueille l'événement, les milliers de négociateurs de près de 200 pays enchaînent les réunions pour avancer sur le véritable enjeu de cette COP28: le ou les textes qui devront être adoptés par consensus d'ici le 12 décembre.

Les paragraphes les plus ardus à négocier concernent la réduction voire la fin des énergies fossiles: pétrole, gaz et charbon.

Et le méthane dans tout ça?

Après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane est le deuxième gaz à effet de serre, ayant contribué à hauteur de 30% au réchauffement historique. C'est le gaz naturel, qui s'échappe des gazoducs, des puits de gaz, des mines de charbon et de nos gazinières... mais aussi des estomacs des vaches, ou des rizières où la paille se décompose.

Après des années sans action réelle, les Etats et les entreprises commencent à adopter des plans de réduction de ces émissions, souvent à l'horizon 2030.

Ainsi, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, influente dans les COP malgré la petitesse de son pays, a lancé à la tribune:

«Pour baisser la température, il faut simplement baisser le méthane»

La nouveauté de ces dernières semaines est que la Chine et les Etats-Unis collaborent enfin sur le sujet. Washington a annoncé samedi son plan national de réduction des émissions de méthane. Sabina Assan, analyste d'Ember a commenté:

«Les émissions de méthane du secteur du charbon sont probablement les sources humaines de ce gaz les plus ignorées, mais pourtant les opportunités de s'attaquer à ces émissions sont à la portée de l'industrie depuis des décennies et sont, de plus, faciles à mettre en oeuvre.»

Pour les compagnies pétrogazières, il suffirait de mettre fin au torchage du gaz sur les sites. Un engagement de compagnies privés et nationales en ce sens est attendu samedi à Dubaï. (mat/afp)

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