Xi Jiping n'est pas content. Et quoi mieux que le WEF pour le faire savoir? Lundi, lors d'une séance (virtuelle, certes), le président chinois a dénoncé les acteurs mondiaux qui cherchent la confrontation, qu'elle soit politique, économique ou technologique, ainsi que ceux qui cherchent à attribuer à la Chine la responsabilité de la pandémie de Covid.
Le dirigeant a relevé que Pékin avait déjà partagé deux milliards de doses de vaccin avec environ 120 pays et des acteurs internationaux. La Chine «va acheminer un milliard» de vaccins additionnels en Afrique, dont 600 millions par des dons, et 150 millions vers une partie de l'Asie, a répété Xi Jiping au début de plusieurs jours de discussions en ligne du WEF.
Comme l'année dernière, la réunion d'ampleur mondiale, organisée traditionnellement à Davos (GR), a dû être reportée en raison de la pandémie. Elle est désormais prévue dans quelques mois.
Sans nommer aucun Etat, le président chinois a ciblé ceux «qui tentent de faire obstacle et d'attribuer des responsabilités aux autres» dans la pandémie. De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont accusé la Chine de cacher des indications sur les premiers cas de coronavirus. Accusée d'abord d'être conciliante avec Pékin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi demandé aux autorités du pays de partager davantage de données.
Il faut davantage de collaboration sanitaire internationale, a affirmé Xi Jinping, souhaitant une meilleure «solidarité». De même, il met en garde à nouveau contre une approche de Guerre froide et de confrontation. Les déclarations «qui alimentent la haine» se multiplient, a-t-il ajouté sans nommer les Etats-Unis. Et de cibler une «politisation» des questions technologiques.
Le président chinois réclame également:
Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a déploré que les pays riches aient vacciné sept fois plus de personnes que les Etats africains. Il a à nouveau appelé les gouvernements et les entreprises pharmaceutiques à faciliter une immunisation pour tous.
«Nous devons affronter la pandémie avec équité», a-t-il déclaré. Il a rappelé que l'objectif de vacciner 40% de la population de tous les pays d'ici fin 2021 n'avait de loin pas été atteint. De même, celui de 70% d'ici fin juin n'est pas près d'être honoré.
Le secrétaire général a relevé que la relance économique restait «fragile». Pour quelles raisons?
Antonio Guterres appelle donc à une réforme du système financier. Huit dollars sur dix dépensés pour la relance après le début de la pandémie l'ont été dans des pays riches.
Les pays en développement qui font face «à la plus basse croissance en une génération» ont le sentiment d'un échec, selon lui. Il a appelé à nouveau à une restructuration de la dette de ces Etats.
Le secrétaire général de l'ONU a également demandé de soutenir la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement et émergents par des transferts de technologies. Il faut une coalition entre gouvernements, secteur privé et institutions financières pour aider à atteindre cet objectif, a-t-il estimé.
La meilleure solution «serait un mécanisme plus large», mais «ce ne sera pas facile», a-t-il admis, relevant l'importance de ne pas compromettre l'innovation. (ats/mbr)