L'enquête de la procureure de l'Etat de New York, Letitia James, sur la Trump Organization a permis de mettre au jour des preuves sur des pratiques de fraude fiscale. On lui reproche quoi, exactement? D'avoir surévalué, puis sous-estimé, la valeur de certains actifs.
Letitia James soupçonne depuis près de trois ans la Trump Organization d'avoir frauduleusement surestimé la valeur de certaines propriétés lorsqu'elle demandait des prêts à des banques et d'avoir sous-estimé ces mêmes propriétés auprès du fisc, afin de payer moins d'impôts.
Et qui se cache derrière la Trump Organization?
Selon un document de la Cour suprême, Donald Trump, propriétaire légal de l'organisation, avait «le pouvoir de décision sur un large éventail de pratiques à la Trump Organization, incluant des déclarations erronées à des tiers, notamment des institutions financières et le fisc américain (IRS)».
«Jusqu'à janvier 2017, Mme (Ivanka) Trump était le contact principal pour le plus gros créancier de la Trump Organization, Deutsche Bank. En lien avec cette position, Mme Trump a été à l'origine de l'envoi à Deutsche Bank et à l'Etat fédéral de documents financiers erronés», selon le document judiciaire.
Le texte précise aussi que «depuis 2017, Donald Trump Jr. disposait de l'autorité sur de nombreux documents contenant des estimations d'actifs fallacieuses», notamment une suite située dans la Trump Tower, déclarée trois fois plus grande que sa taille véritable et dont la valeur a été surévaluée de 200 millions de dollars.
Donald Trump, Ivanka et Donald Junior ont déjà été cités à comparaître début janvier dans le cadre de cette enquête de grande envergure lancée en mars 2019. Letitia James a souligné qu'ils devraient être forcés à témoigner.
Mais l'ex-président avait répondu en envoyant à la procureure une motion de 20 pages destinée à «casser» ces assignations. La famille Trump accuse la procureure, une élue du parti démocrate, de motivations politiques et a qualifié ses agissements de «menace contre notre démocratie».
«Les Trump doivent se plier à nos citations légales pour des documents et des témoignages parce que personne dans ce pays ne peut choisir si et comment la loi s'applique à eux. Nous ne serons pas freinés dans nos efforts pour poursuivre cette enquête et garantir que personne ne soit au-dessus des lois», a répliqué James dans un communiqué.
Eric Trump, un autre fils du milliardaire républicain et vice-président de la Trump Organization, a été entendu par les services de Letitia James en octobre 2020.
Donald Trump est également visé par d'autres enquêtes aux Etats-Unis:
(ats/mbr)