Emmanuel Macron était surnommé le «Mozart de la finance». Le grand chef de la République a, selon l'hypothèse du journaliste Jean-Baptiste Rivoire, dissimulé une grande partie de l'argent gagné lors de son passage chez Rothschild.
Après des transactions importantes, Macron, en qualité d'associé gérant de la banque d’affaires Rothschild, n'aurait pas montré patte blanche au cours de ses revenus en tant que banquier.
Dans sa déclaration d'intérêts à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, Macron rapporte des revenus imposables en 2012 de 720 521 euros au titre des opérations réalisées avec la banque. Soit trois fois moins que ce qu’aurait perçu un associé gérant classique d’une grande banque d’affaires pour un tel deal, selon des experts fiscalistes interrogés dans Marianne.
De l'argent donc envolé, volatilisé, que «Off Investigation» a tenté de retracer. L'enquête menée par cet ex journaliste de Canal+ avance une thèse de montage financier et s'affaire à lever des zones d'ombre. Mais l'enquête reste imprécise, révèle Marianne ou encore France Inter.
Un fait établi, explique un fiscaliste, est que les associés qui travaillent pour ce type de banques «sont souvent dans une logique de fragmentation de leurs rémunérations».
Pour faire simple, la vidéo documentaire met le doigt sur un système souvent employé par la banque Rothschild, pour ses associés gérants: verser en moyenne 80% de leur rémunération dans des trusts (un moyen de transférer de l'argent sur un patrimoine à distance, donc à l'étranger), les 20% restant allant sur leur compte français. En clair, ce pourcentage est l'argent que Macron a déclaré au fisc à son entrée, en 2014, au gouvernement en tant que ministre de l’Economie.
Alors, comme le questionne France Inter, comment expliquer qu'il ne possède «que» 156 000 euros de patrimoine, après avoir gagné près de 3 millions d'euros au sein de la banque Rothschild entre 2008 et 2012?
Ce coup de pied dans la fourmilière est une petite piqûre de rappel en période électorale. Maintenant, reste à savoir si le documentaire «Off Investigation», visionné près de 500 000 fois, provoquera des remous ou qu'une petite caresse sur l'épaule du chef d'Etat français.
Le 31 mars, la banque Rothschild s'est fendue d'un communiqué en réponse à l'enquête, et relayé par l'AFP. La banque d'affaires dément formellement que «les banquiers en France seraient rémunérés à l'étranger». (svp)