Ron DeSantis joue les isolationnistes. Pour le gouverneur de Floride, qui lorgne sur une candidature présidentielle et qui pourrait menacer Donald Trump, une chose est claire: l'approche actuelle de la guerre en Ukraine n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis. C'est pourquoi le républicain se prononce contre une «implication supplémentaire» des Américains. Il qualifie la guerre de «dispute territoriale» et ne désigne pas explicitement la Russie comme l'agresseur.
DeSantis poursuit en disant que l'administration du président Joe Biden, qui a promis à l'Ukraine de soutenir Kiev «aussi longtemps qu'il le faudra», détourne par cet engagement l'attention de «problèmes plus importants» auxquels les Etats-Unis sont confrontés.
Le gouverneur n'est pas plus enthousiaste au sujet de la livraison d'avions de combat aux forces armées ukrainiennes. Le risque d'une confrontation directe entre les deux plus grandes puissances nucléaires, les Etats-Unis et la Russie, est «inacceptable».
Ces prises de position, que le gouverneur a gardées pour lui jusqu'à présent, prennent place dans une déclaration écrite que DeSantis a faite au présentateur de droite de Fox News, Tucker Carlson. Un choix tout réfléchi.
DeSantis semble en effet en grande partie aligner sa politique sur celle du populaire présentateur de télévision – bien qu'en tant que gouverneur, il ne soit normalement pas concerné par les questions de politique étrangère.
Ainsi, soir après soir, Tucker Carlson affirme que le peuple américain souffre lui aussi de la guerre en Ukraine – parce que les milliards de dollars que Washington met à la disposition du gouvernement de Kiev ne couleront plus pour les habitants de l'Ohio, du Texas ou de la Floride. Trump adopte un ton similaire. L'ex-président décrit la guerre en Europe de l'Est comme le signe avant-coureur de la troisième guerre mondiale et affirme qu'il mettrait immédiatement fin au conflit lors d'un second mandat.