«Nous avons donné tout ce que nous avions à donner», s'est exclamé avec désarroi le représentant de l'opposition Omari Hardy. Et manifestement, cela n'a pas suffi. Les républicains de la Chambre des représentants de l'Etat de Floride ont adopté mercredi un projet de loi assurant «l'équité dans le sport». Sauf que le texte a attisé la critique puisque s'il est adopté par le Sénat floridien, il pourrait interdire aux athlètes transgenres de jouer dans des équipes sportives scolaires féminines.
Aujourd'hui, la controverse atteint un nouveau palier. Le projet de loi considéré comme «anti-trans» pourrait permettre aux écoles d'exiger une preuve du sexe biologique d'une élève.
Des examens physiques, des contrôles gynécologiques, des tests génétiques... Voilà ce à quoi devraient se soumettre une élève des écoles situées en Floride et dont le sexe féminin «biologique» serait mis en doute par les professeurs. Ces derniers pouvant être poursuivis par la justice s'ils n'acceptaient pas de réaliser cet impératif.
Sur les réseaux sociaux, Omari Hardy a vivement critiqué la volonté du gouvernement floridien. Il a remis en cause le projet de loi qui, selon lui, tend à «bannir les enfants trans des activités sportives» et de soumettre ceux-ci à des «inspections génitales».
We gave everything we had to give. We reasoned, we shouted, we pleaded, we cried, we broke down & left the House Floor. But today, FL Republicans passed a bill not only banning trans kids from playing sports but subjecting kids whose sex may be disputed to genital inspections.
— Rep. Omari Hardy (@OmariJHardy) April 15, 2021
Une indignation partagée par des milliers d'internautes sur la toile qui ont, eux aussi, fait part de leur désarroi : «[Ce projet de loi] sera utilisé afin de molester les filles trans», «Ça NE PEUT PAS être quelque chose que l'on accepte, c'est absolument dégoutant», a-t-on pu lire sur Twitter.
Les organisations internationales se sont emparées de la polémique afin d'alerter sur les dangers du projet de loi. Human Rights Campaign a jugé ce dernier «odieux et déshumanisant».
Selon GLAAD, une organisation à but non lucratif dédiée à la communauté LGBTQI+, des dizaines d'autres États américains envisagent 35 projets de loi qui limiteraient l'accès aux soins de santé pour les jeunes Américains transgenres, ou qui excluraient les enfants trans des activités sportives scolaires. Une législation interdisant aux enfants de jouer dans des équipes sportives a par ailleurs déjà été adoptée dans l'Arkansas, le Mississippi et le Tennessee. (mndl)