La syphilis est développée par le nourrisson lorsque la mère est elle-même infectée et non soignée. Chez une femme enceinte, la syphilis peut conduire à des fausses couches, la mort du nouveau-né ou à des complications de long terme pour l'enfant, comme la perte de la vue ou de l'ouïe ou encore des malformations osseuses.
La syphilis a été presque éliminée aux Etats-Unis il y a environ 20 ans, mais a augmenté de 74%, pour atteindre 177 000 cas, entre 2017 et 2021. Plus de 3700 enfants sont nés avec la syphilis aux Etats-Unis en 2022, soit plus de dix fois plus qu'en 2012, selon de nouvelles données des centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale aux Etats-Unis. Or, 9 cas sur 10 auraient pu être évités grâce à des dépistages et des traitements pris à temps durant la grossesse, souligne l'agence.
«L'épidémie d'infections sexuellement transmissibles continue à s'intensifier dans notre pays», a-t-elle ajouté. Les cas de syphilis augmentent «dans tous les groupes d'âge, y compris chez les femmes en âge de procréer et leurs partenaires sexuels.»
Les nouveau-nés noirs, amérindiens ou hispaniques avaient jusqu'à huit fois plus de risques de naître avec la syphilis que ceux ayant une mère blanche en 2021, soulignent les CDC. L'agence attribue cette situation à «des décennies de déterminants sociaux profondément enracinés», créant davantage d'obstacles à l'accès aux soins.
Selon les autorités sanitaires, le manque de dépistages et de traitements est lié à une combinaison de facteurs individuels et systémiques.
«Les barrières peuvent inclure un manque de couverture santé, le fait de vivre dans un désert médical ou de soins gynécologiques, des difficultés d'accès aux transports, des difficultés liées à la consommation de drogues, un logement instable, la pauvreté et le racisme», a énuméré Laura Bachmann, responsable au sein de la branche des CDC dédiée à la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST). (mbr/ats)